Elles y ont été encouragées par leurs fournisseurs de poids lourds, eux-mêmes soucieux d'attirer dans leurs garages toujours plus de véhicules, afin de mieux rentabiliser l'activité de leurs réseaux. Parallèlement, les constructeurs de véhicules industriels ont dû investir pour adapter leurs motorisations à de nouvelles contraintes environnementales. A la mécanique, ils ont alors greffé l'électronique et l'informatique, qui permettent aussi de rendre plus captif l'entretien des matériels. A la réparation, ils ont substitué le plus souvent possible le remplacement des pièces. A leurs mécaniciens et carrossiers, transporteurs et garagistes ont ainsi demandé de se transformer peu à peu en agents de maintenance ou en préparateurs de commandes. De quoi, sans doute, nuire à la qualité de service attendue par les uns et les autres, sans pour autant parvenir à maîtriser les coûts. D'autant qu'il faut bien se résoudre à une triste réalité: la mécanique obéit à des lois qui ne sont pas toutes programmables dans un ordinateur. Dans ces conditions, transporteurs et garagistes cherchent aujourd'hui à faire machine arrière. Ils sont de nouveau en quête de mécaniciens ou de carrossiers qualifiés, qui semblent avoir disparu du marché de l'emploi. Pour les transporteurs routiers, cette pénurie fait écho à celle des conducteurs, des exploitants, voire même du personnel d'encadrement. Les hommes ne manquent pas. Mais l'expérience, le savoir-faire, la compétence et la motivation font défaut. Au point qu'il est parfois nécessaire de rappeler aux commandes des personnes dont on avait cru pouvoir se passer. C'est ainsi que le groupe Geodis, après s'être séparé en décembre 2000 du directeur de sa branche messagerie, fait de nouveau appel à ses services pour gérer la future intégration du Sernam en son sein.
Editorial
