Interdire la circulation des poids lourds les plus polluants, des matières dangereuses en citernes, des véhicules frigorifiques et des fourgons. Mettre en place des quotas horaires et imposer des inter-distances aux camions autorisés. Pêle-mêle ce sont les conditions posées début octobre par Jean-Claude Gayssot pour autoriser de nouveau le passage des poids lourds sous le Mont-Blanc. Elles sont jugées insuffisantes par les Verts, dont Dominique Voynet, secrétaire nationale, a violemment critiqué le ministre des Transports. Elle lui reproche « d'organiser une concertation quand les décisions sont déjà prises » et de « parler de ferroutage » alors que, « dans le même temps, on baisse les aides publiques au transport combiné ». Des critiques reprises mezzo voce par d'autres observateurs, qui s'étonnent de ne trouver, à l'appui des annonces du ministre, aucun financement ni date de mise en oeuvre. Moralité : la route ne sort pas du tunnel. Le combiné non plus. En revanche, le fer s'y engouffre à toute vitesse. En créant, par décret du 19 septembre, la SAS Lyon Turin Ferroviaire, le ministre de la SNCF a donné un feu vert définitif au percement à partir de 2006, d'un tunnel transalpin dans lequel ne passeront que des TGV, et pas l'ombre d'une marchandise. Coût estimé : 75 milliards d'euros. Du côté des Pyrénées, un projet identique vient d'être validé par la France et l'Espagne, pour relier Perpignan et Figueras avec un autre TGV. L'appel d'offres sera lancé en décembre, pour un investissement public de 4,3 milliards de francs, que l'Union Européenne financera à hauteur de 10 %... Grâce aux revenus de la fiscalité routière ?
Editorial
