Tel est le compromis auquel sont parvenus les membres du conseil d'administration du Comité national routier (CNR) réuni le 2 octobre. A l'exception de ceux de TLF (Fédération des entreprises de transport et logistique de France), les représentants des organisations professionnelles et les personnalités qualifiées ont accepté de confier au SES, le service économique et statistique de l'Arche, le soin de diffuser les indicateurs établis par le CNR. Ces indices de référence analytiques (généraux) et synthétiques (par segment de marché) devraient donc s'insérer parmi les quelque 185 séries statistiques d'un bulletin trimestriel. Un recueil de chiffres dont la lecture est actuellement réservée à une poignée d'économistes. Exit donc la publication des coûts au Bulletin officiel du ministère de l'Équipement et des Transports qui leur aurait donné un caractère par trop réglementaire. La voie choisie permet néanmoins, aux partisans comme aux opposants à la publicité des coûts, de sortir la tête haute du différend qui les opposait depuis plusieurs mois. Ainsi la FNTR (Fédération nationale des transports routiers) voit dans la diffusion par le SES la « labellisation ministérielle » qu'elle attendait. Quant à l'Unostra, qui refusait une officialisation par les pouvoirs publics des indicateurs synthétiques, elle semble également se satisfaire d'une telle solution. Cette issue fait surtout un heureux: le ministre des Transports lui même. Un Jean-Claude Gayssot ravi de se sortir du guêpier professionnel avec les honneurs de la guerre. A son palmarès, il pourra désormais afficher la mise en place d'un outil de répercussion tarifaire pour les transporteurs.
Anne Madjarian