Une augmentation brutale imposée par les deux groupes pétroliers, Esso et TotalFinaElf, qui contrôlent la plupart des raffineries françaises. Ces deux géants, après avoir interdit toute sortie de carburant le 12 septembre (lendemain des attentats qui ont frappé les Etats-Unis) ont ainsi voulu bloquer toute tentative spéculative de leurs clients. Les pouvoirs publics ont laissé faire. Depuis, les prix sont rentrés dans l'ordre, comme le cours du baril de pétrole. Cet incident reste néanmoins révélateur de la puissance des compagnies pétrolières, qui maîtrisent, au niveau mondial, l'ensemble de la chaîne de production et d'approvisionnement en or noir. Une position dominante, qu'aucun organisme, fut-il d'Etat ne semble maîtriser. Tout au plus les Gouvernements peuvent ils espérer atténuer cette influence, en jouant sur la fiscalité des carburants. Mais celle-ci, au moins dans l'Union Européenne, s'est aujourd'hui hissée à un tel niveau qu'elle en est devenue ingérable. L'augmenter fortement, c'est prendre un risque politique et économique considérable. La diminuer, c'est priver les pouvoirs publics de nécessaires ressources. Pourtant, à Bruxelles, comme dans tous les pays européens, on continue de prétendre réguler cette économie pétrolière, en faisant pression sur les consommateurs, automobilistes ou transporteurs routiers. Aux premiers, on suggère de renoncer à se déplacer en voiture, sans leur proposer d'alternative valable. Aux seconds, on demande de se soumettre à un impossible rééquilibrage des modes. Dans tous les cas, on fait l'économie d'une véritable politique. Celle qui consisterait à promouvoir la recherche et le développement de véritables carburants alternatifs.
Editorial