En occasion, la tendance est plus morose : les parcs des constructeurs et importateurs débordent déjà d'invendus. Ce phénomène touche principalement le créneau des tracteurs grands routiers, le type même de véhicules de flottes dont l'usage est totalement dépersonnalisé. De plus en plus souvent, ces matériels sont utilisés par plusieurs conducteurs. Leurs propriétaires cherchent à les faire tourner 24 h sur 24, pour mieux les rentabiliser. Ils les achètent pour trois ans, durée légale de l'amortissement, avec des garanties de reprise supportées par le vendeur. Face à cette demande, les constructeurs proposent des véhicules de plus en plus stéréotypés. Les différences s'estompent. La durée de vie du poids lourd, comme sa valeur de revente sur le marché de l'occasion ne sont plus des critères déterminants. L'avantage technologique non plus, surtout quand il se traduit sur le terrain par des pannes à répétition, notamment du côté de l'électronique embarquée. Dans ces conditions, la bataille commerciale entre vendeurs de poids lourds se réduit souvent à une médiocre guerre des prix ou des financements. Difficile pour un industriel, fier de ses produits, de se résoudre à ce triste constat. C'est peut-être pour cette raison que Renault VI, vendu à Volvo Trucks au printemps, s'est offert un ballon d'oxygène. Le constructeur a annoncé le 11 juillet dernier qu'il devenait pour trois saisons le sponsor «maillot» de l'Olympique Lyonnais, club de football de division 1. Un investissement de 60 millions de francs qui vise notamment à améliorer sa notoriété et son image de marque. Il devra aussi se concrétiser sur le marché. Sous l'arbitrage des clients, de l'actionnaire et du personnel...
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