Plus de deux ans de déclarations politiques, d'attaques répétées contre les poids lourds, de justification d'un utopique projet de liaison ferroviaire transalpine pour les marchandises. Plus de deux ans de fermeture du principal axe de transit routier entre la France et l'Italie. Plus de deux ans de report de trafics sur d'autres axes saturés, comme pour mieux convaincre leurs riverains des nuisances du transport routier. Plus de deux ans de mesures provisoires, de parking d'Aiton, de silence et de contradictions. Plus de deux ans d'un triste feuilleton. Parmi les derniers épisodes, figure l'annonce, en mai dernier, par Bernard Fournier, directeur adjoint des Transports Terrestres, d'un éventuel nouveau report de la réouverture à 2002. Fin juin, le ministre italien des Transports a contredit cette déclaration. Il a réaffirmé que le passage du Mont-Blanc serait de nouveau accessible en novembre 2001, avec quelques restrictions de circulation. Qui croire ? Personne, sans doute. Que faire ? Attendre, sûrement, et subir. Avec cependant quelques certitudes. En effet, depuis deux ans, le lobby « anti-routier » marque des points, dans les Alpes comme ailleurs. Depuis deux ans, l'opinion publique française manipulée imagine qu'un jour on mettra des camions sur les TGV. Depuis longtemps, les budgets d'infrastructures routières sont sacrifiés. Et l'Union européenne prépare un nouveau livre blanc pour relancer d'impossibles transferts modaux. Des réflexions, des prises de position qui pourront difficilement être remises en cause. A moins que, dans quelques mois, dans quelques années, au terme d'une enquête judiciaire qui vient d'enregistrer sa 11è mise en examen (celle de la société d'exploitation italienne du tunnel), la vérité ne soit enfin établie. Trop tard ?
Editorial