31172 véhicules industriels de plus de 5 t ont été immatriculés en France au premier semestre 2000. Sur un marché qui explose (8 % de croissance par rapport à 1999), Daf s'offre une hausse de 26,6 %, avec 2 611 immatriculations, soit une part de 8,4 %. Sur le segment des tracteurs, avec 1 624 unités, sa pénétration atteint 11,3 %, notamment grâce au modèle 95 XF. Le constructeur néerlandais prévoit d'immatriculer 4 500 véhicules en 2000.
Avec 12,7 % d'augmentation et 11,7 % de pénétration, Iveco fait lui aussi mieux que profiter de la conjoncture. Il a écoulé 3 655 poids lourds au premier semestre. En ce qui concerne les porteurs, le constructeur italien détient 14,6 % du marché, et 24 % pour le segment des 6,1 t à 15,9 t avec 1 243 unités. Les nouvelles motorisations Cursor, en particulier les Cursor 10 de 390 ch et 430 ch, ont dynamisé les résultats de la marque. Elle lancera, dès la fin de l'année, un moteur 6 cylindres de 5,88 l d'une puissance de 275 ch, qui équipera sa gamme Eurocargo.
Scania enregistre une croissance de 9,9 %, elle aussi supérieure à celle du marché, pour une part de 9,4 %. Présent sur le seul segment des plus de 15 t, il en représente 11,43 % des immatriculations au premier semestre (25 757 unités au total) avec 2 943 unités, dont 818 porteurs et 2 125 tracteurs. Le modèle plus vendu est le 124 LA 4x2 380 ch. Depuis mai, le constructeur suédois a introduit un nouveau moteur V8 de 16 l de cylindrée sur le modèle haut de gamme R164 pour les puissances de 480 ch et 520 ch.
Volvo suit la croissance du marché avec une hausse de 8,2 %. Les 3 691 véhicules industriels qu'il a immatriculés au premier semestre lui permettent de rester dans le tiercé de tête, à 11,9 % de pénétration. Grâce au succès de la série FH 12, les tracteurs représentent 73,7 % de ses immatriculations. Le lancement du FL, intervenu en mai dernier, devrait se faire ressentir au second semestre et ainsi renforcer la place du constructeur sur le segment des porteurs.
Tendance identique au constructeur suédois pour l'Allemand Man avec 1 849 unités au premier semestre, soit une hausse de 8,1% par rapport à la même période de 1999. Il atteint ainsi une pénétration de 6 %. Il parie sur un nouveau modèle, lancé au printemps, le TG-A. C'est un complément haut de gamme de la série F2000, d'un PTAC de plus de 18 t.
Mercedes et Renault VI en retrait. Avec 4 898 unités, soit 15,7 % de pénétration, Mercedes-Benz reste en retrait du marché puisqu'il ne progresse que de 4,7 %. Il enregistre également un léger recul de 0,1 point sur le segment des porteurs de plus de 16 t. Sur la gamme des porteurs de 6 t à 16 t, le constructeur allemand gagne du terrain avec 26,7 % des immatriculations, contre 23,1 % à la même période en 1999. Il mise sur une série spéciale de tracteurs Actros « Super » (d'abord en modèles 350 ch et 400 ch, puis 430 ch et 480 ch à partir de septembre) pour doper ses ventes au second semestre.
Renault VI, toujours leader du marché avec 11 271 immatriculations, affiche, en revanche, la moins bonne progression du marché, une augmentation de 4,1 % par rapport au 1er semestre 1999. Il accuse ainsi une perte de pénétration de 1,3 point à 36,2 %. La marque au losange dénonce les prix pratiqués par ses concurrents, qui réduisent au maximum leur marge afin de prendre des parts de marché.
Elle justifie également cette évolution par « l'effet d'inertie » dû au remplacement de sa gamme moyenne: « Nous avons connu une période de creux lors de la transition entre l'ancien Midliner et le nouveau Midlum. » Le lancement printanier de ce porteur de 6 t à 16 t, devrait porter ses fruits au second semestre. En 1999, une année record, Renault VI n'avait déjà pas su ou pas pu tirer profit de la croissance des volumes.
Si l'augmentation enregistrée cette année par rapport à 1999 est inférieure de moitié à la précédente (15% entre le premier semestre 1998 et la même période 1999), 2000 s'annonce cependant comme un nouveau cru exceptionnel avec un total de 55 000 à 59 000 immatriculations selon les estimations. D'autant que les carnets de commandes des concessionnaires affichent un niveau supérieur à celui de l'an dernier (+6 %). Le développement de la location devrait aussi favoriser la livraison de véhicules neufs.
Un seul bémol peut être apporté à cette situation: de 89 jours à fin 1999, les délais de livraison moyens ont encore augmenté au premier semestre, d'après les chiffres de l'Observatoire du Véhicule Industriel, pour atteindre 114 jours en juin 2000. Les constructeurs ne semblent pas en mesure de confirmer ou infirmer ces chiffres. Seul Mercedes reconnaît imposer une attente de deux à deux mois et demi, qui aurait augmenté de 10 jours par rapport à l'année dernière.
Au premier semestre, 221 089 véhicules utilitaires, d'un PTAC de 2 t à 5 t, ont été immatriculés, soit une hausse de 11,7 % par rapport à celui de 1999, d'après les chiffres du Comité des constructeurs français d'automobiles. Le marché est porté par l'arrivée de nouveaux modèles, tels que le Ford Transit et le Mercedes Sprinter. Les constructeurs français dominent nettement avec une part de 70,6 %. Avec le Citroën Jumper et le Peugeot Boxer, PSA a écoulé 80 227 véhicules, soit 36,3 % du marché. Non loin derrière, Renault et Renault VI comptent pour 34,3 % des immatriculations au premier semestre, grâce aux fourgons Master et Mascott. Viennent ensuite les marques étrangères. Fiat et Mercedes sont les mieux placées avec des pénétrations de 6,3 % et 5,7 %, talonnées par Ford et Volkswagen.