Norbert Dentressangle a retiré sa demande de réparation de 7 millions de francs, déposée en avril dernier, et ce avant même que le tribunal des Prud'hommes de Calais ne prononce son jugement, lequel était prévu le 27 juin. Une somme que le groupe drômois réclamait aux 25 conducteurs ayant bloqué les sites de Calais et Boulogne de sa filiale TND Nord, du 14 février au 7 mars 2000. La direction de Norbert Dentressangle a ainsi voulu « tourner la page et apaiser le climat social ». Pour les agences de Coulogne (à l'entrée de Calais) et Outreau (près de Boulogne), TND Nord vient d'ailleurs de signer un accord de réduction du temps de travail avec l'ensemble des syndicats. Il concerne tous les conducteurs, qui passent à un rythme mensuel de 200 heures, au lieu de 205 heures. Une augmentation salariale leur a également été promise, qui viendra s'ajouter à celle du 1er juillet.
Malgré les efforts de Dentressangle, le dialogue social reste tendu », affirme, pour sa part, Pascal Catto de la CFDT Pas-de-Calais. Suite au blocage de trois semaines, une quinzaine de chauffeurs, dont des délégués syndicaux, ont démissionné, certains en négociant des arrangements financiers. Selon la CFDT, le représentant de Force Ouvrière aurait refusé de quitter l'entreprise. Les syndicats ont d'ailleurs déclaré, dans le journal La Voix du Nord(daté du 28 juin), que ces meneurs «ont été instamment priés de partir ». Les grévistes avaient, en effet, reçu une lettre de licenciement au lendemain du conflit. Mais la procédure avait été annulée ensuite par l'Inspection du travail. «Si ND avait réellement voulu récupérer ses 7 millions de francs, il aurait intenté une procédure pénale en déposant plainte auprès du tribunal d'instance, et non devant les Prud'hommes», commente Pascal Catto. Pour l'entreprise, il sembleque c'était surtout une affaire de principe, qui a permis de rétablir une certaine paix sociale au sein des deux agences.