L,ancé en janvier 2000, à grand renfort de publicité, le site houra.fr offre pas moins de 55 000 références, (hors produits frais), à ses cyberclients. Cette filiale du distributeur Cora a choisi Geodis Logistics pour gérer l'entrepôt dédié à la vente en ligne, lequel se trouve à Bussy-Saint-Georges, dans l'est parisien sur près de 16 000 mètres carrés. Quant à la livraison, elle est sous la responsabilité de Calberson, filiale messagerie de Geodis. Livrer des colis à des particuliers sous 48 heures dans toute la France, n'est pas une sinécure.
« Un petit click et des couacs à la livraison » cette formule répandue par les internautes a collé à la peau d'houra.fr ... à ses débuts. Geodis s'attache aujourd'hui à faire taire les couacs. « Pour nous, c'est presque un nouveau métier. Nos schémas de distribution sont calés sur la vie des entreprises, c'est-à-dire entre 8 heures et 17 heures. Les clients du web, eux, veulent être livrés de 7 heures à 9 heures ou de 17 heures à 21 heures, et le samedi matin. De plus, ils veulent être prévenus. Cela n'a rien d'évident pour un réseau comme le nôtre », admet Denis Zimmer, directeur général adjoint de Calberson. Pour Paris, la filiale de Geodis a mis en place, à La Courneuve, Qual-e-p@ck, un service dédié aux particuliers, qui devrait faire des petits dans les grandes métropoles. Aujourd'hui, houra.fr reçoit en moyenne 200 à 300 commandes par jour. Le panier moyen pèse autour de 35 kilos pour une valeur de 700 à 900 francs. Un parc de 70 véhicules légers de moins de 15 m3 est mobilisé pour la distribution. Chaque conducteur réalise environ 3 livraisons à l'heure. «Il faut garer le véhicule en ville, monter les étages, faire du relationnel... au total, le temps-chauffeur revient très cher. Facilement 30 % de plus qu'une livraison classique dans un entrepôt », reconnaît Dennis Zimmer.
Coûteuse livraison. Mais combien coûte la prestation. Est-ce le double du prix facturé aux clients par houra.fr, soit 47 francs ? « le double ne suffirait pas.... » répond Dennis Zimmer. « Quoi qu'il en soit, tous les risques sont pris par les web-marchands... les transporteurs n'ont pas le droit de perdre de l'argent », explique un observateur éclairé des dessous du commerce électronique. Quant aux transports Venditelli, ils assurent avec succès dans la région lyonnaise depuis septembre 1999, la livraison des produits vendus en ligne par C-mescources, la filiale de l'enseigne Casino. Pas moins de 6000 références, dont des produits frais et surgelés. « Nous avons investi dans une quarantaine de bacs isothermes (coût unitaire : 2000 F) pour assurer la chaîne du froid », explique Benoît Cellier, le responsable logistique. La plate-forme de 1000 mètres carrés de C-mescourses se trouve juste en face du siège de Venditelli Transports à Saint-Priest au sud de Lyon. Une trentaine de chauffeurs et 25 véhicules légers de type Renault Master se tiennent près à assurer la livraison sur rendez-vous en moins de 6 heures après la commande effectuée sur Internet. Question : comment faire face à un afflux des commandes dans un espace temps aussi limité ? « Le système est verrouillé. Chaque livreur effectue en moyenne deux courses à l'heure. Les e-clients en faisant leurs commandes doivent choisir un créneau de livraison en fonction des disponibilités de nos chauffeurs. Si la plage horaire du soir est pleine, le panier sera livré au plus tard le lendemain matin. Ce système permet d'éviter les surchauffes... », confirme Pierre-André Bouvier, directeur commercial de Venditelli.
Assurer le dernier kilomètre: cet enjeu de la logistique dédiée au commerce életronique n'a pas échappé aux sociétés de courses. « Nous allons franchiser dans les principales villes françaises notre service Bunny Home delivery, avec ses coursiers en deux roues ou au volant de véhicules de moins de 3,5 t » , affirme Michel Rignault, pdg de Bunny courses, qui a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 43 millions de francs l'année dernière. A Paris, Bunny assure notamment la livraison du site rueducommerce.com, spécialisé dans l'informatique. Son concurrent e-liko est déjà fort d'une plate-forme logistique de 1000m2 à Saint-Ouen. « Aujourd'hui 60% des commandes viennent de clients de la région parisienne. Demain, avec une dizaine de plates-formes, c'est notre objectif, nous pourrons couvrir tout l'Hexagone et les principales capitales européennes », assure Michel Lanneau, le responsable commercial de e-liko.