Le programme européen de recherches sur la conduite sans conducteur entre aujourd'hui dans sa phase pratique. Lancé en début d'année pour s'achever fin 2002, le projet Chauffeur II succède à Promote-Chauffeur, initié en 1995. « Promote-Chauffeur a prouvé la faisabilité technique de la "barre d'attelage électronique" où le conducteur du premier camion pilote normalement tandis que le second a lâché le volant. Des tests ont été réalisés. Il s'agit désormais de valider certaines informations », explique Bernard Favre, directeur de recherche de Renault VI. Enjeu : construire une solution crédible pouvant être facilement industrialisée. Le chantier est énorme. « Il faut travailler sur la réduction des coûts, peaufiner la technologie, mettre au point les équipements, étudier les performances puis valider les normes de sécurité », liste Bernard Favre. Reste également à ouvrir le débat des conséquences juridiques et sociales. « Comment décompter les heures du chauffeur dans le véhicule suiveur ? »
Le programme Chauffeur II réunit aujourd'hui trois constructeurs de poids lourds depuis que Renault VI a rejoint, en début d'année, DaimlerBenz (Mercedes) et Iveco. Il associe également des équipementiers tels que Bosch, ZF ou Wabco et des instituts scientifiques. Les partenaires privés partagent les coûts de recherche avec Bruxelles. Pour Promote-Chauffeur, la DG XII (direction Télécommunications, Recherches et Développements) de la Commission européenne a débloqué 8 millions d'euros.