Au terme de 18 mois de négociations, La Poste a officiellement pris le contrôle de DPD France le 30 mai. Elle se sort ainsi d'une situation pour le moins originale. Propriétaire de 46,4 % de DPD GmbH, réseau allemand franchiseur de la marque DPD en Europe, elle ne pouvait en devenir le correspondant français. Cette place était contractuellement réservée, jusqu'en 2005, aux six entreprises actionnaires et fondatrices de DPD France. En acquérant ce réseau, La Poste ajoute aussi quelque 280 MF aux 817 MF de chiffre d'affaires qu'elle revendique sur le marché hexagonal du monocolis avec sa division Dilipack. Elle s'affiche même comme le « premier opérateur de monocolis rapide d'entreprise à entreprise sur le marché français » faisant ainsi fi de son principal concurrent Exapaq, qui revendique lui aussi 1,1 MdF de chiffre d'affaires en 1999. Créé en 1995, comme DPD France, Exapaq a aussi été mis en vente l'année dernière. Avec comme acquéreur désigné la poste britannique, elle-même propriétaire de German Parcel, lui-même franchiseur du réseau européen General Parcel, dont Exapaq était le correspondant français. Mais Post Office a finalement choisi un autre spécialiste du colis : Extand (sur lequel La Poste avait aussi des visées). Résultat : Exapaq semble avoir perdu au jeu des chaises musicales. Il va rapidement se retrouver privé de réseau européen et il est déjà à court de repreneur. Il restait bien la Deutsche Post. Mais celle-ci se préparerait à lancer dans l'Hexagone Europack, un service monocolis s'appuyant sur Ducros EuroExpress. Une création que semble pouvoir supporter le marché français, dont le rythme de croissance annuel est actuellement de l'ordre de 15 %.
Editorial