Le groupe Renault SA est en train de préparer la cession de sa filiale transport et logistique, la Compagnie d'Affrètement et de Transport (CAT). Officiellement, il ne s'agirait que d'une rumeur. En fait, les négociations semblent bien avancées. Le processus serait engagé depuis plusieurs mois. Il en serait aujourd'hui au stade de la sélection des derniers candidats à l'acquisition, parmi lesquels figureraient des entreprises françaises et étrangères. L'opération pourrait être rendue publique d'ici la fin de cette année. Pour environ 3,5 milliards de francs, estimation de sources proches du dossier, l'acheteur prendrait alors le contrôle de 7,229 milliards de francs de chiffre d'affaires consolidé en 1999, réalisés avec 2 400 salariés. Une activité qui vient d'être réorganisée en deux pôles : CAT Logistique Véhicules (4 735 millions de francs de CA en transport et distribution d'automobiles) et CAT Logistique Cargo (2 494 millions de francs de CA en commission de transport routier, maritime et aérien).
Encore contrôlé par l'État, Renault SA a déjà signé en avril un accord prévoyant la cession de sa filiale Renault VI au constructeur de véhicules industriels suédois Volvo. En vendant la CAT, le groupe français confirmerait sa volonté stratégique : celle de se recentrer sur la construction et la vente d'automobiles au niveau mondial. Une activité dévoreuse de capitaux, sur un marché où la concurrence est féroce. Pour le transport de marchandises français, qui connaît lui aussi les rigueurs de la compétition économique, la vente de la CAT marquera également une inflexion supplémentaire vers l'ouverture aux intérêts privés. L'Etat-actionnaire reste certes très largement présent, ne serait-ce que par l'intermédiaire de La Poste ou des filiales de la SNCF. Mais, il intervient de moins en moins, mondialisation des échanges et unification européenne obligent. Qui s'en plaindra ?