Madrias perd face à Bourgoin

Afin d'obtenir le remboursement d'une dette de 620 000 F auprès de BSAD, les Transports Madrias (19) bloquaient, depuis le 12 mai, deux poids lourds chargés de produits surgelés appartenant à cette filiale du groupe avicole Bourgoin, actuellement en redressement judiciaire après son dépôt de bilan du 17 mars dernier. Ils ont été condamnés par le tribunal de commerce de Rennes à restituer les marchandises à son propriétaire le 22 mai. Ils doivent également verser des pénalités financières de 3 000 F à l'administrateur judiciaire et de 3 000 F à BSAD. Par l'intermédiaire des Transports Bataille, filiale du groupe Madrias, ils avaient, en effet, fait jouer leur droit à la rétention des marchandises après un dépôt de bilan, comme l'autorise le Code du commerce. Avant d'en arriver là, Roger Napoléon, directeur du groupe Madrias pour la Bretagne, avait déclaré sa facture impayée par lettre recommandée auprès du représentant des créanciers avant le 17 mai. Sans résultat. Il avait également tenté de négocier avec Bourgoin en lui demandant de payer une somme de 300 000 F pour annuler sa dette. Après un refus, ce dernier avait proposé de verser 100 000 F, une offre que Madrias avait à son tour rejetée. Forcés de rendre les marchandises d'une valeur de 580 000 F, les Transports Madrias doivent donc assumer le surcoût dû au blocage des deux camions et l'ardoise laissée par Bourgoin qui « correspond à deux mois et demi de travail », affirme Roger Napoléon. « Le plus grave, c'est que nous avons travaillé une semaine avec BSAD après son dépôt de bilan. La facture transport, d'un montant de 30 000 F, n'a pas été réglée », poursuit-il. De plus, il déplore le fait que les transporteurs bretons concernés n'aient pu, ou n'aient pas voulu, mieux se défendre. Madrias travaillait pour BSAD depuis un an environ, par le biais de son agence bretonne. Il effectuait principalement l'export vers la Grande-Bretagne, sur une plate-forme appartenant à Bourgoin mais gérée par TFE.