Fin 1999, l'entrée en vigueur de la réglementation sur le conseiller à la sécurité a été repoussée d'un an. Un report nécessité par la congestion des centres d'examen. En ce printemps 2000, l'obligation de formation continue de sécurité des conducteurs (FCOS) risque fort de subir un sort identique. En raison de la saturation des stages, l'échéance du 1er juillet ne pourrait être tenue pour 25 000 à 30 000 chauffeurs routiers soit quelque 10 % des effectifs concernés. Et chacun de se renvoyer la responsabilité de la situation. Les entreprises taxent les organismes de formation d'imprévoyance. Une réaction d'autant plus exacerbée que, selon une étude menée par l'Aft-Iftim à la fin de l'année dernière, près de la moitié d'entre elles jugent la FCOS inutile... Excepté pour ceux qui la dispensent ? Lesquels rejettent la critique, arguant de l'afflux tardif des demandes. Réticent à accorder un délai supplémentaire aux entreprises, le ministère des Transports compte, lui, les points. Un attentisme qui, une fois encore, favorise des pratiques à risques pour les transporteurs. En témoigne la délivrance d'attestations aux candidats en attente de stage. Censés garantir les conducteurs et leurs employeurs contre les foudres des corps de contrôle, ces documents risquent au mieux d'être sans effet sur un gendarme sourcilleux. Au pire, ils se révéleront sans valeur juridique en cas d'accident. Bon gré mal gré, les professionnels de la route n'ont de cesse d'intégrer de nouvelles contraintes réglementaires sans mettre à mal leur exploitation. Et de payer le prix d'une meilleure sécurité. Ces efforts seront-ils un jour reconnus par ceux qui les leur ont imposés ?
Editorial