Du Pays Basque aux Pays-Bas : la route de San José

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Transporteurs nationaux à leur création en 1948, les Transports San José découvrent l'international dans les années soixante avec un contrat de 120 000 t d'huîtres entre le Portugal et la France. A partir de 1970, les transports industriels internationaux deviennent sa spécialité et l'entreprise s'ouvre des routes allant du Maghreb aux pays d'Europe du Nord jusqu'en Hollande.

Principal transporteur du pays Basque - version espagnole - San José est aussi, sans doute, l'une des entreprises les plus connues de la Péninsule. Ses camions verts ornés d'un animal aux allures héraldiques parcourent chaque année plus de 40 millions de kilomètres sur les routes européennes. Cet animal, d'ailleurs, ne cesse d'intriguer les conducteurs internationaux qui croisent les camions de San José. Certains y voient un cheval, d'autres croient y reconnaître le dernier ours des Pyrénées...

« Or, c'est un chien et il a une histoire qui est étroitement liée à celle de l'entreprise, souligne Javier Elorriaga. Jusque au début des années quatre-vingt, la société utilisait des camions américains de marque Mack dont l'emblème était un bouledogue. L'entreprise en avait fait son propre symbole. Quand nous avons changé de marque et acheté des camions européens, au cours des années quatre-vingt, la direction a estimé qu'il fallait aussi renoncer au bouledogue et nous avons pris pour nouvel emblème un chien stylisé, en 1992 ».

San José a été créée en 1948

C'est aussi l'une des plus anciennes sociétés de transport puisqu'elle a été créée dès 1948 et que l'Espagne ne s'est ouverte que très tardivement aux échanges internationaux. Deux jeunes Basques de Renteria, José Quiroga et José Estensoro, décident, cette année-là, « d'allier leurs grandes inquiétudes et leur petite épargne pour acheter un vieux camion américain de 10 t qu'ils paient 500 000 pesetas (20 000 F) », rappelle Javier Elorriaga qui a épousé la fille de José Estensoro et a pris la direction de l'entreprise, en 1996, après un début de carrière dans la banque, puis dans un cabinet international de consultants.

Les deux fondateurs, qui sont aujourd'hui administrateurs, donnèrent le nom de leur « Saint Patron » commun à l'entreprise et ils s'installeront à Oyarzun, près de Saint-Sébastien, en bordure de la Nationale 1, l'axe routier traversant le pays Basque de part en part et qui relie Madrid à la frontière française, pays avec lequel les relations viennent d'être rétablies. Au départ, cette situation géographique ne sera pas déterminante. Région à dominante industrielle dans un pays essentiellement rural, le pays Basque approvisionne toute l'Espagne en produits manufacturés et les Transports San José vont se consacrer à développer des transports exclu- sivement nationaux en couvrant tout le pays jusqu'à l'extrême Sud, région qui fournit des produits agricoles en retour.

120 000 t d'huîtres

C'est au début des années soixante que va se présenter la première opportunité qui permettra de démarrer les trafics internationaux. A la suite d'une maladie due au réchauffement des eaux, tout le parc à huîtres de Bretagne est anéanti. Comme la souche des mollusques est d'origine portugaise, pour reconstituer le parc et approvisionner le marché, les ostréiculteurs français font appel à leurs homologues lusitaniens.

500 t d'huîtres sont à enlever dans le sud du Portugal pour être transportées en Bretagne. Ce sont les deux transporteurs d'Oyarzun, situés à mi-parcours, qui emportent la mise. Pendant six ans, le temps qu'il faudra pour reconstituer les parcs français, au rythme de 20 000 t par an, ils vont acheminer plus de 120 000 t de mollusques pour alimenter le marché français. « Des trafics suffisamment rémunérateurs pour qu'ils ne se préoccupent même pas à trouver du fret de retour », souligne avec un brin de regret l'actuel directeur général de San José.

Partant de cette expérience... enrichissante, l'un des deux co-actionnaires considère que le transport international a beaucoup plus d'avenir que le transport national auquel il envisage de renoncer. L'autre en est moins convaincu et ce différend sur la stratégie de développement est l'une des causes de leur séparation mais elle ne sera que temporaire.

En 1973, les deux familles sont à nouveau associées, un changement de statut intervient et l'entreprise se transforme en société anonyme. Elle sera l'un des rares opérateurs espagnols à se spécialiser dans les transports industriels internationaux, la plupart d'entre elles se dédiant aux transports de produits agro-alimentaires. L'entreprise basque, elle-même, ne peut y échapper et le transport frigorifique représente 10 % de son chiffre d'affaires.

Mais, 90 % des trafics - pays Basque et Catalogne oblige - sont à vocation industrielle et ils vont couvrir un axe allant des pays du Maghreb au Nord de l'Europe. Sur cette route, au cours des 30 dernières années, San José va essaimer agences et filiales qui lui permettent de recruter du fret en France, en Allemagne, en Hollande et au Maroc.

La première agence étrangère est ouverte en France, au début des années soixante-dix, pour maintenir la présence, l'épisode des huîtres refermé. Les lignes de groupage que la société va créer à partir du territoire français vont l'amener à s'implanter au Maroc, à partir de 1973, d'où elle ramène des produits manufacturés de confection (chemises, pantalons) pour le marché nord-européen jusqu'en Hollande. Des Pays-Bas, où elle va ouvrir une agence, ses véhicules spécialisées lui permettent de ramener des fleurs coupées destinées aux grands hôtels et palais du Maroc où sa représentation locale est devenue filiale par la reprise de Tremsa.

En 1975, San José va créer en partenariat à 50/50 avec Hixpan une filiale en Allemagne. Enfin pour devenir un transporteur espagnol « à part entière », le transporteur basque ouvre une filiale en Catalogne il y a quatre ans. Parallèlement, il entreprenait sa démarche en certification Iso 9002 qu'il obtenait en 1996. Dans les autres pays d'Europe et d'Afrique du Nord, San José est représenté par un réseau d'agents. Depuis 1998, année où l'entreprise a célébré son cinquantenaire, les exportations représentent un peu plus de la moitié des trafics.

LES PRINCIPALES DATES

1948 : création des Transports San José par José Quiroga et José Estensoro, à Oyarzun (Guipuzkoa).

1960 : démarrage des activités internationales.

1970 : ouverture de la première agence en France.

1973 : San José Transporte Internacional devient société anonyme - Ouverture des lignes de groupage France/Maroc.

1975 : ouverture de Hixpan Transport, filiale de San José en Allemagne.

1980 : renouvellement de la totalité du parc de tracteurs qui implique un changement d'image.

1995 : création de Tremsa, filiale de San José à Tanger (Maroc).

1996 : Javier Elorriaga Azpilicueta prend la direction générale de l'entreprise - Ouverture de la filiale de Barcelone

1999 : décision de construire un nouveau siège social à Oyarzun

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