Vers une nou velle année record ?

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Après un millésime exceptionnel en 1999, le marché français des véhicules industriels de plus 5 tonnes pourrait bien connaître une nouvelle année record en 2000. Encouragés par les bons résultats obtenus au cours du premier trimestre, au cours duquel 16 730 poids lourds ont été immatriculés, les constructeurs tablent sur 55 000 unités à fin décembre.

55 000 camions de plus de 5 t. Après une année 1999 record (53 651 unités), c'est ce que prévoient d'immatriculer, sur l'exercice 2000, les principaux acteurs du marché français des véhicules industriels. Et encore s'agit-il d'une prévision a minima tenant compte d'un ralentissement de la croissance ainsi que d'une éventuelle saturation des sites de production. « Une vision très optimiste permet de miser sur un marché total à 56 000, voire 57 000 en fin d'année », note ainsi Bruno Hétier, directeur marketing de Man France. « La conjoncture est toujours favorable et le niveau des commandes (+ 14,67 %), émanant notamment des grandes flottes, très soutenu. Il faut également compter sur l'impact des nouveaux produits », ajoute-t-il.

6 365 véhicules pour Renault VI. En attendant, chaque constructeur peut se réjouir des bons résultats obtenus au premier trimestre 2000. Une période au cours de laquelle ont été immatriculés 16 730 poids lourds, contre 14 995 en 1999, soit une augmentation de 11,5 %. Les porteurs, qui avaient tiré le marché l'an dernier, s'essoufflent au profit des tracteurs (7 099 pour les premiers, 9 494 pour les seconds). La hiérarchie des constructeurs n'a toutefois pas été bousculée. Renault VI, leader incontesté, enraye la baisse de sa pénétration. Sa part de marché s'établit à 38,2 % contre 37,2 % en 1999. En volume, la marque au losange progresse de 12,7 % avec 6 365 véhicules dont 3 572 tracteurs lourds, 1 756 porteurs de plus de 16 t et 1 037 de moins de 16 t. « Nous espérons continuer sur cette lancée en conservant notre avancée sur le marché des tracteurs. Les premiers pas du Midlum, le successeur du Midliner lancé en février dernier à Amsterdam, sont également très encourageants », affirme Renault VI.

Actros « deuxième génération ». Derrière le constructeur national, Mercedes a immatriculé 2 578 véhicules, soit une progression de 11, 6 %, pour une pénétration de 15,4 %. Le constructeur allemand a écoulé 1 484 porteurs dont 768 de plus de 16 t. Sur le créneau des tracteurs, Mercedes enregistre une part de marché de 11,5 % avec 1 094 immatriculations. Pour améliorer ses performances sur ce segment, où, depuis l'année dernière, il perd des points au profit de Scania et Volvo, Mercedes lancera à la mi mai une série limitée (500 exemplaires) de l'Actros « deuxième génération » (cabine mieux équipée). Cette opération marketing concernera uniquement les tracteurs 1840 et 1835, modèles les plus vendus (respectivement 2 113 et 1 296 unités en 1999). En septembre, le constructeur allemand proposera également un nouveau système d'informatique embarquée sur ces Actros. Il jouera aussi la carte du service avec l'ouverture de toutes les concessions jusqu'à 22 h en semaine (d'ici fin 2000) et les premières expériences d'ouverture 24 heures sur 24.

Iveco mise sur le Cursor 10. Avec 1 928 unités au 1er trimestre, Volvo reste sur la troisième marche du podium. Mais, sa progression faiblit puisque, par rapport à la même période de 1999, les volumes n'ont augmenté que de 1,5 %. C'est sur le créneau des tracteurs de plus de 16 t que le Suédois réalise le plus gros de ses ventes (le FH 12 est le deuxième tracteur le plus vendu en France derrière le Renault Premium), avec 1 421 unités à fin mars (14,9 % de pénétration). Volvo a, par ailleurs, immatriculé 507 porteurs dont 365 de plus 16 t. Le constructeur italien Iveco a, de son côté, immatriculé 1 895 poids lourds, soit une hausse de 13,2 %, pour une part de marché de 11,3 %. 1 022 porteurs de la marque italienne ont été écoulés dont 642 dans le segment intermédiaire (6 t à 15,9 t). Quant aux immatriculations de tracteurs lourds, elles se sont élevées à 873 unités (9,2 % de part de marché). Les EuroTech et EuroStar, munis depuis octobre du moteur Cursor 10, devraient permettre à Iveco de « booster » ses ventes sur ce segment. Une toute nouvelle motorisation, qui équipera les EuroCargo, pourrait également améliorer le score de sa gamme moyenne.

La plus forte progression pour Daf. A l'instar de son compatriote et concurrent Volvo, Scania a très peu profité de l'embellie du premier trimestre. Avec 1 486 immatriculations (8,9 % de part de marché), le Scandinave est en progression de 1,8 % par rapport à l'an dernier. Présent sur le seul segment des plus de 16 t, Scania a immatriculé 377 porteurs et 1 109 tracteurs, un marché où il enregistre une pénétration de 11,7 %. Daf est le grand bénéficiaire de ce début d'année. Le constructeur hollandais a immatriculé 1 416 véhicules, soit une hausse de 25,6 %. Avec 1 051 tracteurs lourds, Daf enregistre une part de marché de 11,1 %. A fin mars, il a également vendu 365 porteurs, dont 315 de plus de 16 t. Autre performance, celle réalisée par l'Allemand Man. Lequel affiche, en volume, une augmentation de 17,4 %, à 925 unités (374 tracteurs, 551 porteurs dont 422 de plus de 16 t). Sa part de marché est toutefois restée stable à 5,5 %. « Depuis 1993, notre pénétration a augmenté de 3 % à 6 %. Une progression linéaire, alors qu'aujourd'hui, nous sommes dans une phase de croissance plus verticale grâce notamment au renouvellement de notre gamme », explique Bruno Hétier, directeur marketing de Man France. Celui-ci se fixe deux priorités pour la fin de l'année : maintenir un leadership sur la niche des porteurs TP où la marque bavaroise réalise une part de marché de 20,25 % ; doper les ventes des tracteurs routiers où « nous sommes en dessous de notre pénétration moyenne ». « Le lancement du TGA, premier véhicule issu de la famille Trucknology Generation, va contribuer à la réalisation de cet objectif. »

« Pas de cataclysme ». Alors que les pronostics vont bon train sur les perspectives de fin d'année, les constructeurs sont en revanche peu diserts sur le projet d'alliance Volvo-Renault VI. Lequel doit encore être validé par la Commission européenne. « Cette opération ne devrait pas provoquer de cataclysme sur le marché français, les deux constructeurs conservant leurs réseaux et leurs gammes », soulève Marc Claerr, directeur général VI de DaimlerChrysler France. « Nous regardons ce regroupement avec intérêt, explique, quant à lui, Bruno Hétier. Il est toujours bon d'avoir un constructeur national dynamique. Cette opération a également le mérite de simplifier le jeu de la concurrence. Aura-t-elle un effet sur les prix ? Les transporteurs sont-ils prêts à accepter un fournisseur captant la moitié du marché ? Ces questions restent aujourd'hui en suspens. »

A retenir...

> Sous l'effet conjugué d'une conjoncture favorable et d'un niveau de commandes soutenu, le marché français des véhicules industriels de plus 5 t pourrait atteindre les 55 000 unités en 2000.

> Au cours du premier trimestre 2000, 16 730 poids lourds ont été immatriculés, soit une augmentation de 11,5 % par rapport à la même période de 1999.

> La hiérarchie des constructeurs n'a pas été bousculée. Toutefois, ce sont Daf (+25,6 %), Man (+17,4 %) et Iveco (+13,2 %) qui réalisent les meilleures performances sur les trois premiers mois de l'année.

Boom des « immats »
Les utilitaires légers aussi

Au premier trimestre, les immatriculations de véhicules utilitaires légers (moins de 3,5 t) se sont envolées. Avec 112 264 véhicules, la hausse atteint 13,7 % par rapport à la même période de 1999. Au mois de mars, l'augmentation était même de 14,5 %. Fin décembre, la barre des 400 000 immatriculations pourrait ainsi être franchie.

Aux trois premières places, les marques françaises, Renault, Citroën et Peugeot ont immatriculé respectivement 40 762, 19 852 et 19 722 unités, pour des parts de marché de 36,3 %, 17,7 % et 17,6 %. Fiat a écoulé 6 358 véhicules (5,7 %), Mercedes 6 149 (5,5 %), Ford 4 391 (3,9 %), Iveco 4 306 (3,8 %), Volkswagen 3 877 (3,5 %) et Opel 2 087 (1,9 %).

Toutes les catégories d'utilitaires bénéficient de cette bonne conjoncture. Les véhicules de 2 à 2,5 t affichent toutefois des évolutions plus favorables, avec une progression supérieure à 17 %. Elle atteint 19,1 % pour le Peugeot Expert (2 354 immatriculations) et 54,7 % pour le Vito de Mercedes (2 261). Dans le segment supérieur (2,5 t à 3,5 t), le Renault Master a été immatriculé à 6 647 unités, soit une progression de 26,4 %. Derrière ce véhicule, le Daily d'Iveco a été immatriculé à 4 306 exemplaires (+ 49,8 %). Suivent le Peugeot Boxer (3 691 unités, + 17,4 %), le Mercedes Sprinter (3 636, + 4 %), le Fiat Ducato (3 375, +10,5 %), le Jumper de Citroën (3 036, + 24,8 %), le Ford Transit (1 882, - 27,8 %) et le Renault Mascott (1 422). Au cours des prochains mois, la tendance ne devrait pas faiblir dans ce segment avec l'impact des nouveaux Sprinter CDI et l'arrivée de la nouvelle famille Transit de chez Ford.

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