Avec au moins 55 000 immatriculations en 2000, soit 3 % de plus qu'en 1999, le marché français du poids lourd devrait battre un nouveau record, selon les premières estimations. Ce pour la deuxième année consécutive. Du jamais vu !
Pourtant, les constructeurs restent mesurés dans leurs prévisions, en envisageant un retournement de tendance pour le second semestre. Si le mouvement observé sur les trois premiers mois de l'année (11% de croissance par rapport à 1999) se maintenait, le marché friserait la barre des 60 000 immatriculations.
Pourquoi pas ? Aucune niche ne semble en effet échapper à l'euphorie. A commencer par celle des tracteurs lourds. Des véhicules qui sont presqu'exclusivement acquis par les entreprises de transport public de marchandises. Un secteur qui profite de la croissance économique. Mais il souffre aussi, depuis plus de six mois, de la hausse du coût du carburant, des augmentations de charges salariales et... de la pénurie de conducteurs. Trois bonnes raisons pour dissuader la plupart des chefs d'entreprise d'investir dans un développement de leur flotte en propre. Sauf s'ils bénéficient de conditions financières encore plus attractives : durées de contrats raccourcies, loyers mensuels en baisse et surtout valeurs de reprises sans rapport avec le niveau du marché de l'occasion. Certains, malgré ces avantages, renoncent pourtant à grossir leur flotte et leurs effectifs. Ils préfèrent recourir à la sous-traitance d'artisans. Et c'est probablement grâce à cette dernière clientèle que les constructeurs parviennent à maintenir la croissance des immatriculations en France comme ailleurs au sein de l'Union Européenne.