Cinquante pour cent du marché des véhicules industriels de plus de cinq tonnes. C'est grosso modo ce que contrôlera, en France, Volvo, dès que le constructeur suédois aura pris le contrôle de Renault VI, suite à l'accord que les deux entreprises viennent de signer. En 1999, Renault VI a immatriculé 19 774 poids lourds en France et Volvo 6317, sur un total de 53 651. Les deux nouveaux alliés contrôlent même, d'après les statistiques du premier trimestre 2000, 52,4 % du marché français des tracteurs, avec 3 572 unités pour Renault VI et 1 421 pour Volvo. Dans cette catégorie, le futur géant franco-suédois, qui peut déjà prétendre au rang de deuxième constructeur mondial de véhicules industriels derrière DaimlerChrysler (Mercedes), produit les deux modèles les plus vendus en France : le Premium (5 601 unités immatriculés en 1999 dans sa version de 11 litres) et le FH 12 (4 176 modèles 12 l immatriculés en 1999). Deux tracteurs dont les qualités techniques indiscutables s'accompagnent d'un fort pouvoir de séduction financière. Depuis plusieurs années, Renault VI a su s'attirer puis conserver les faveurs des acheteurs des grands groupes de transport français. Volvo, puis la plupart des autres constructeurs aussi. Conséquence : les conditions tarifaires offertes aux transporteurs de toutes tailles, financement compris, ne cessent d'évoluer à la baisse. Le Suédois sera-t-il tenté, après avoir pris le contrôle de Renault VI, d'inverser cette tendance ? Au contraire. Il va préserver les deux marques, consolider voire développer leurs parts de marché, en s'appuyant sur les volumes de production des deux entreprises, quitte à revoir à la baisse ses conditions tarifaires. Cette tendance pourrait même gagner rapidement l'ensemble du marché européen. Et n'être éventuellement interrompue que par l'annonce d'un nouveau rapprochement entre Daf (filiale de l'Américain Paccar), Iveco (groupe Fiat), Man ou Scania (groupe Volkswagen).
Editorial
