Une situation qui perdure depuis un an et qui s'est amplifiée ces six derniers mois en raison d'un manque de personnel. Trois agents de contrôle sont en arrêt maladie au centre du Réaltor (13) et un quatrième a démissionné dans le Vaucluse. En Provence-Alpes-Côte-d'Azur, cette administration compte vingt-huit experts répartis entre sept centres de contrôle technique. Un effectif jugé globalement satisfaisant par le directeur de la Direction régionale de l'industrie et de la recherche (DRIRE), Dominique Tixeront. Ce dernier, conscient de l'exaspération des transporteurs, relativise malgré tout le problème en estimant que « la saturation est liée à une conjonction d'événements. Le retour progressif des employés et l'arrivée en mai prochain d'un nouvel agent de contrôle à Vedène (84) permettront de revenir à des délais normaux ». Analyse qui n'est pas partagée par les transporteurs, lesquels estiment que les effectifs sont largement insuffisants par rapport à l'évolution du parc : 85 445 véhicules ont été contrôlés en 1999 par la DRIRE PACA.
Les trois organisations professionnelles de transporteurs ont adressé un courrier au directeur régional, dénonçant la carence de ce service public. « La DRIRE est irresponsable en demandant aux transporteurs d'être patients », assène Michel Mattar, délégué régional de TLF (Fédération des entreprises de transport et logistique de France) Méditerranée. « Les problèmes de personnel de cette administration ne les concernent pas. Si un véhicule qui n'a pas passé la visite technique annuelle - faute d'avoir pu obtenir un rendez-vous dans les délais - provoque ou est impliqué dans un accident, c'est la responsabilité pénale du chef d'entreprise et du chauffeur qui sera mise en cause. De plus, les assurances risquent de refuser de couvrir les dégâts », souligne-t-il. Philippe Fournier, président régional de l'Unostra prône la privatisation de ce service : « Le problème vient du fait que nous sommes dans une logique économique, tandis que la DRIRE se place dans une logique administrative. Nous souhaitons que la situation revienne à la normale avec des délais d'attente qui oscillent entre quinze jours et trois semaines, faute de quoi nous pourrions envisager de bloquer le service des Mines. »