Triste anniversaire. Il y a un an, le tunnel du Mont-Blanc s'embrasait. 39 personnes allaient y perdre la vie. A l'origine de l'incendie, un ensemble frigorifique immatriculé en Belgique qui convoyait de la farine et de la margarine. Douze mois plus tard, la lumière sur le drame n'a toujours pas été faite. Une seule mise en examen a été prononcée. A l'encontre du conducteur belge. Lequel serait, aux dernières nouvelles, sorti blanchi du bureau du juge d'instruction. A l'heure où l'enquête judiciaire, diligentée par le parquet de Bonneville, semble enfin s'accélérer - la reconstitution de l'incendie est en cours - l'heure des comptes approche. La responsabilité des deux sociétés exploitantes (ATMB, côté français et SITMB, côté italien), peu regardantes sur les systèmes d'alerte et de secours, doit être engagée. Par ricochet, l'État actionnaire devra en assumer toutes les conséquences. L'origine du départ de feu - défaut du groupe frigorifique, défaillance du tracteur Volvo ? - doit aussi être élucidée.
Si lente est la détermination des responsabilités, si prompt a été en revanche le processus de diabolisation du transport routier. Lequel paye également les retombées d'une politique de la jachère des tunnels routiers. 39 infrastructures ont ainsi été déclarés « non conformes ». Deux d'entre eux ont déjà fermé leurs portes aux poids lourds. D'autres suivront. Parallèlement, des projets importants tel que l'ouverture du tunnel pyrénéen du Somport ont été repoussés. Les transporteurs usagers du Mont-Blanc devront quant à eux attendre 2001 pour pouvoir à nouveau emprunter le tube transalpin. Si, d'ici là, les ministres des Transports et de l'Environnement ne fléchissent pas sous les coups de semonce répétés des associations écologiques et des élus savoyards. A un an des élections municipales, le discours « anti-camion » devient une véritable profession de foi.