Son actionnaire majoritaire, le Consortium De Réalisation, cède ses parts. Le nom du repreneur pourrait être annoncé au plus tôt mi-mai. Une demi-douzaine de candidats sérieux, français et étrangers, ont déposé une offre. Selon nos sources, la mise à prix se situe aux alentours de 700 millions de francs, seuil en-dessous duquel le CDR pourrait retirer son offre. Un choix qu'il avait déjà fait en septembre 1997, alors que le groupe Norbert Dentressangle tentait d'acquérir, pour 200 millions de francs, les 450 millions de francs de chiffre d'affaires de la seule société Stockalliance. Le groupe de Saint-Vallier avait satisfait, trois mois plus tard, ses ambitions logistiques en prenant le contrôle d'UTL, avec le soutien financier du marché boursier. Sans doute s'est-il de nouveau porté sur les rangs pour la reprise de Transalliance Participations. Mais en a-t-il vraiment les moyens ? Les vents boursiers ont tourné. L'action Norbert Dentressangle flirte avec son minimum. Les résultats 1999 viennent d'être annoncés en forte baisse. Difficile dans ses conditions de trouver des financements. D'autant qu'il s'agit d'acquérir une entreprise peu implantée en Europe, salariant plus de 2 000 coûteux conducteurs routiers français et gérant une filiale logistique dont les marges se sont effritées avec le temps et la multiplication des concurrents. Tous les repreneurs français seront confrontés aux mêmes obstacles. Ils devront sans doute envisager un montage financier ultérieur, avec rétrocession de tout ou partie de leur acquisition, en accord avec le management en place. Ils tenteront donc de négocier le prix d'achat. A l'opposé, les offres étrangères, motivées par la perspective d'acquérir d'un seul coup une part significative (et rentable) du marché français du transport routier, seront sans doute financièrement plus alléchantes. Finalement, le choix appartiendra aux hauts fonctionnaires du CDR et de l'ex-commission des privatisations. A quelques dizaines de millions de francs près.
Editorial