Conserver une certaine rentabilité quand leurs coûts augmentent plus vite et plus fort que leurs prix de vente. Rester compétitifs sur des secteurs où la puissance des concurrents ou des clients réduisent le champ de la négociation. S'adapter toujours et encore aux exigences de leurs donneurs d'ordre. Anticiper, voire créer, ces besoins en développant des services à plus forte valeur ajoutée. Ce sont les défis quotidiens que doivent relever les transporteurs routiers de marchandises. Certains, peinant à surmonter ces obstacles, jettent le gant et disparaissent dans un dépôt de bilan ou dans les entrailles de groupes plus grands.
D'autres survivent, résistent, voire se développent, en France comme en Europe. Ne sont-ils que des francs-tireurs, défendant un pavillon français en lambeaux ?
Non. Ils ne sont pas si rares. Parmi eux figurent les six entreprises sélectionnées pour le titre de Transporteur de l'Année 2000 et bon nombre de celles qui apparaissent dans ce numéro spécial « Les 1 000 premiers transporteurs français ». Ces professionnels rationalisent leur organisation, se spécialisent sur des niches ou diversifient leur offre... Quelle que soit sa taille, quel que soit son métier d'origine, chacun d'entre eux lutte avec ses propres armes. Moins visible qu'une bataille rangée, ces combats individuels tendent pourtant aujourd'hui à bouleverser les traditionnelles structures de la profession, voire à reléguer au rang de services annexes des activités considérées, il y quelques années encore, comme de véritables métiers. Des évolutions inquiétantes ?
Et si les mouvements qui agitent le transport routier de marchandises n'étaient pas des convulsions annonçant son agonie. Mais plutôt le signe de la vitalité d'une profession qui mûrit et s'adapte.