La Commission européenne s'apprêterait à bloquer l'acquisition de Scania par Volvo. C'est en tout cas ce que révèle l'Agence France Presse (AFP), dans une dépêche datée du 1er mars dernier. Selon l'AFP, les engagements des constructeurs suédois n'auraient pas été suffisants en matière de respect des règles de concurrence. « Dans l'état actuel du dossier, la Commission ne devrait donc pas donner son accord à la mi-mars », conclut l'AFP. Toutefois, Volvo et Scania seraient prêts à consentir de nouvelles concessions afin d'obtenir le feu vert de Bruxelles. Les deux constructeurs pourraient ainsi abandonner 15 % de leurs parts de marché cumulées en Suède et en Norvège et 10 % en Finlande.
Bruxelles avait décidé, le 25 octobre 1999, d'ouvrir une enquête approfondie sur le rachat du constructeur de poids lourds Scania par son compatriote Volvo. L'enquête préliminaire avait décelé que l'opération amorcée en février 1999 « risquait de créer ou de renforcer une position dominante sur les marchés des poids lourds, des autocars et autobus » dans les pays scandinaves (Danemark, Finlande, Norvège et Suède) ainsi qu'au Royaume-Uni et en Irlande. Le 16 février dernier, le Premier ministre suédois est monté au créneau pour défendre cette fusion. Auprès de Mario Monti, commissaire européen chargé de la Concurrence, Goeran Persson en a fait valoir « l'intérêt vital » pour son pays.
Le rapprochement des deux sociétés scandinaves doit donner naissance au deuxième constructeur mondial de poids lourds de plus de 16 tonnes, derrière le groupe germano-américain DaimlerChrysler. En Europe, Volvo-Scania détiendrait la plus importante part de marché dans ce segment (30 %), devant DaimlerChrysler (20 %).