Bréger org anise son avenir

Article réservé aux abonnés

P-dg du groupe Bréger jusqu'en décembre dernier, Gustave Bréger vient de céder son mandat à Thierry Rabier. Une passation de pouvoirs qui clôt un processus de cession de l'entreprise entamé en 1998, au profit de quatre cadres : Raymond Bréger, Alain Egermann, Vincent Lesage et Thierry Rabier. Fort de 661 millions de francs de chiffre d'affaires consolidé en 1999, le groupe entame aujourd'hui une nouvelle étape de son histoire, pour devenir organisateur de transports européens.

Depuis 18 mois, les rênes du groupe de transport lavallois Bréger (661 millions de francs de chiffre d'affaires consolidé en 1999) ont changé de mains. Elles sont tenues par quatre nouveaux actionnaires, cadres de l'entreprise, à l'enthousiasme desquels Gustave Bréger, P-dg du groupe jusqu'en décembre dernier, a cédé alors qu'il cherchait une solution pour se retirer de l'entreprise familiale, dont il contrôlait 80 % du capital.

Thierry Rabier, précédent directeur commercial et actuel P-dg, détient aujourd'hui 22 % des actions de Bréger Organisation Services (BOS), le holding de tête du groupe. A ses côtés, détenteurs de la même part de capital, Vincent Lesage, directeur général, auparavant responsable de l'international, Raymond Bréger, frère de Gustave, directeur administratif et financier, et Alain Egermann, directeur qualité et achats. Gustave Bréger conserve 12 % de BOS. De quoi offrir une garantie aux trois banques qui se sont associées à l'opération de reprise en 1998. « Alain, Raymond, Thierry et Vincent sont venus me voir, il y a deux ans, en me proposant de reprendre l'entreprise, pour en conserver le savoir-faire et la culture, plutôt que de la céder à un groupe ou bien à des financiers. L'initiative m'a séduit. Je les ai aidés à monter l'opération », commente simplement Gustave Bréger. A 60 ans, le transporteur mayennais laisse aux nouveaux propriétaires une entreprise de 960 salariés, forte d'un parc de 660 véhicules moteurs (60 % porteurs remorquant et 40 % tracteurs) et de 150 000 m2 de surface d'entreposage, en propriété ou en location. Au 31 août 1999, date de clôture de son dernier exercice comptable, il affiche un chiffre d'affaires consolidé de 661 millions de francs, dont 80 millions en logistique, 200 millions en commission de transport. Le reste de l'activité est assuré en propre, en transport routier de marchandises, sur le créneau du lot industriel palettisé.

En France, le groupe est présent avec des agences à Laval (53), Irigny (69), Paris Sud (Lieusaint 77), Paris Nord (La Chapelle-en-Serval 60), Angoulême (16), Metz (57), Romorantin (41) et Haguenau (67). Il dispose également d'une filiale, SNTS Aubry, dans l'Eure-et-Loir. Rachetée en 1996, cette entreprise est spécialisée sur le secteur de l'automobile avec un parc de 70 moteurs. Bréger a également créé avec le groupe Giraud, en 1999, BG Logistique, un GIE pour prendre en charge les trafics et la logistique d'un industriel sur le créneau de l'hygiène (120 millions de francs de chiffre d'affaires annuel).

Également présent en Allemagne, en Autriche, en Espagne, aux Pays-Bas, Bréger met un véritable réseau au service d'une clientèle essentiellement issue de l'industrie automobile (un tiers du chiffre d'affaires, avec comme références la plupart des fournisseurs de premier rang des constructeurs européens), de la grande distribution spécialisée (22 % de l'activité) et du bâtiment (14 %). Trois secteurs sur lesquels l'entreprise s'est spécialisée peu à peu, tout en maintenant la diversification de son portefeuille. « Nos vingt premiers clients cumulent moins de 80 % du chiffre d'affaires. Le plus important génère 4,5 % de l'activité », précise Thierry Rabier.

Vers l'organisation de transports. La nouvelle équipe de direction de Bréger fonde ses futurs développements sur la croissance interne, « parce que c'est ce que nous savons faire ». A terme, le P-dg envisage de rééquilibrer les activités du groupe en trois tiers : logistique, commission de transport et transport routier. Une stratégie conçue et mise en oeuvre par l'intermédiaire de Bréger Organisation Services. La société holding concentre l'équipe de direction du groupe et salarie une trentaine de personnes, au service des filiales et du développement. Elle met notamment en oeuvre une prestation d'ingénierie du transport à destination des chargeurs : audit, aide en organisation de flux, traitement de l'information, externalisation. Autour de la mise à disposition des moyens matériels et humains (entrepôts, véhicules, conducteurs), le transporteur greffe ainsi un réel service à forte valeur ajoutée. « La logistique, aujourd'hui, c'est avant tout de la gestion de flux d'informations », lance Alain Egermann, qui poursuit : « Nous disposons aujourd'hui d'un outil informatique "maison" qui nous permet, par exemple, de nous connecter sur le système de n'importe quel client pour la gestion de tout ou partie de ces flux matériels ou d'informations. Notre système d'exploitation nous permet de gérer notre flotte en temps réel. Chaque agence du groupe est responsable, pour une zone géographique, de la commercialisation des prestations et du rechargement de tout véhicule qui arrive dans son secteur, sous réserve des contraintes techniques et sociales. Nous sommes actuellement en train de finaliser un plan d'investissement qui nous permettra de localiser en temps réel tous nos véhicules et d'assurer dans les mêmes conditions la traçabilité des marchandises transportées. Le but est de permettre aux chargeurs de ne plus avoir à gérer qu'un risque. Et de limiter celui-ci au maximum ». Dans le même esprit, Bréger ouvrira bientôt un site web. Outre l'inévitable fonction « vitrine de l'entreprise », ce dernier est avant tout conçu pour informer les clients, par l'intermédiaire d'une base de données.

Dans ces conditions, si le groupe se présente comme « socialement irréprochable », avec 218 heures de moyenne mensuelle de temps de service par conducteur, la pratique du « tout disque » depuis plusieurs années et l'application intégrale des repos compensateurs, il a pourtant déjà renoncé à augmenter le nombre de ses salariés chauffeurs en France. Trop coûteux, trop compliqué, trop risqué, à l'image des difficultés que rencontrent la plupart des entreprises de transport françaises pour « boucler » la paie de février dans un contexte réglementaire totalement opaque. En Mayenne, on est encore trop prudent pour oser employer le terme de délocalisation, mais on suit de près l'évolution économique des pays de l'Est. Notamment la Pologne, où Bréger pourrait prochainement annoncer la création d'une filiale, afin de continuer à mieux servir les clients.

L'Europe de Bréger

En Espagne, première implantation du groupe à l'étranger, avec un bureau commercial ouvert en 1991, Bréger affiche désormais trois sites. A Saragosse, il bénéficie d'un accord avec un transporteur local, Jovitrans. A Barcelone et Madrid, l'entreprise est présente en propre, avec une filiale Bréger Espana, pour gérer des trafics locaux et internationaux.

Créée en 1993, la société Bréger Allemagne dispose d'un parc d'une soixantaine d'ensembles semi-remorques, auxquels s'ajoutent les services d'une trentaine d'affrétés réguliers.

Une filiale néerlandaise ouverte en 1998, ainsi qu'un bureau de représentation autrichien (à Linz) complètent la géographie européenne de l'entreprise.

Un demi-siècle de croissance

Fort aujourd'hui d'un chiffre d'affaires consolidé de 661 millions de francs, le groupe Bréger double son chiffre d'affaires tous les quatre ans depuis 1990. Une croissance presqu'exclusivement interne qui guide le développement de l'entreprise depuis sa création en 1952 par Gustave Bréger, père du P-dg qui vient de céder ses parts majoritaires à quatre cadres dirigeants du groupe. Principales étapes.

> 1952 : création de la société par Gustave Bréger père, à Cossé-le-Vivien (53). Gustave Bréger fils le rejoint ensuite comme conducteur.

> 1970 : l'entreprise, constituée en SA depuis 1967, installe son siège social à Saint-Berthevin, près de Laval (53).

> 1982 : création de l'agence de Lyon.

> 1984 : informatisation de tous les services de la société.

> 1985 : ouverture de l'agence de Paris (sud).

> 1990 : ouverture de l'agence de Strasbourg.

> 1991 : ouverture du bureau de Madrid.

> 1993 : création de la filiale Breger Spedition en Allemagne.

> 1994 : ouverture des agences de Longwy et Angoulême.

> 1995 : certification qualité ISO 9 002.

> 1996 : rachat de SNTS Aubry (28).

> 1997 : création de la filiale Bréger Espana. Ouverture des agences de Linz (Autriche) et Romorantin.

> 1998 : création d'une filiale aux Pays-Bas.

Evénement

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15