Un ex-pompier accuse les « frigos »

Article réservé aux abonnés

Les 39 victimes de l'incendie du tunnel du Mont Blanc auraient été tuées par la propagation d'acide cyanurique, gaz toxique issu de la combustion de la mousse de polyuréthanne, un matériau isolant très utilisé dans les parois des carrosseries frigorifiques.

C'est ce qu'a affirmé, le 9 février dernier, Claude Delalande, ancien officier de la Brigade de sapeurs pompiers de Paris, au journal Libération. Claude Delalande, qui a participé à un groupe de réflexion de la sécurité civile sur la protection du public et l'intervention des secours dans les tunnels, estime que la présence de polyuréthanne a été un « facteur aggravant » dans la catastrophe. La sécurité civile et les pompiers de Paris ont aussitôt pris leurs distances avec les propos de l'ex-commandant, aujourd'hui responsable de la sécurité du Parc des Expositions de la porte de Versailles. Chez Lamberet, un des principaux constructeurs de remorques frigorifiques, on fait remarquer que ce matériau est utilisé en masse et pas seulement dans l'industrie isotherme. On le trouve notamment dans les voitures. A Transfrigoroute, l'association d'études techniques sur le transport frigorifique, on évoque une nouvelle diabolisation du transport routier en général et du transport sous température dirigée en particulier.

« C'est un phénomène connu, relate Claude Delalande dans Libération. Il y avait près de 13 m3 de mousse dans les parois de la partie réfrigérée. Le feu a pris sur le tracteur et a touché rapidement le groupe frigo situé à l'avant de la remorque. Le polyuréthanne de 60 mm d'épaisseur, pris en sandwich entre deux couches de plastique tout autour de la remorque, s'est rapidement échauffé. Puis, il y a eu un effet de combustion instantanée et l'acide s'est répandu en quelques secondes, tuant toutes les personnes qui se trouvaient derrière le camion belge. » Le lendemain de ses déclarations à Libération, Claude Delalande, interrogé par l'Agence France Presse, était déjà moins affirmatif. « Le polyuréthanne a un pouvoir calorifique important en milieu clos et dégage des gaz toxiques. Quant à dire que les décès sont dus à la combustion de ce matériau, je ne le peux pas. »

La reconstitution de l'incendie du 24 mars 1999, qui devrait avoir lieu début avril, permettra sans doute de préciser les circonstances du drame. En attendant, les maires des communes de Chamonix et Courmayeur se sont déjà réunis pour demander aux autorités italiennes et françaises que le tunnel du Mont Blanc soit, lors de sa réouverture en 2001, totalement interdit aux camions qu'ils jugent dangereux y compris les frigorifiques.

Actualité

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15