Le groupe Bils Deroo (700 MF de chiffre d'affaires en 1999), basé près de Douai (Nord), vient d'acquérir Global Trans, structure qui regroupe New Transunion (110 MF de CA) et Godard (50 MF de CA). Ces deux sociétés de transport avaient été reprises, il y a quelques années, par le groupe Coquidé, principal concessionnaire Renault VI de la région. Pour celui-ci, il s'agissait alors de préserver ses parts de marché en sauvant ces entreprises d'un éventuel dépôt de bilan ou de potentiels grands repreneurs qui auraient pu faire directement affaire avec le constructeur. « Fin 1999, Coquidé s'est aperçu d'une part que le transport était un métier difficile et pas rentable, d'autre part que sa présence sur ce marché était préjudiciable à son activité de concessionnaire. Ses clients transporteurs appréciant peu de se retrouver en concurrence avec ses filiales de Global Trans », explique Jimmy Bils, vice-président de Bils Deroo. De son côté, ce dernier a préféré racheter Transunion et Godard que de les voir partir entre les mains de « grands Hollandais ou d'un petit Français » qui seraient venus menacer la position de Bils Deroo dans la région. « Nous ne voulons pas être partout, mais nous tenons à conserver notre place sur le Nord-Pas-de-Calais », déclare Jimmy Bils. Lequel admet que « cette opportunité de racheter des camions » n'entrait pas réellement dans la stratégie affichée par le groupe nordiste de porter à 50 % la part de son chiffre d'affaires logistique à l'horizon 2003. Les deux entreprises rachetées étant exclusivement actives dans le transport. New Transunion (qui fut filiale de Mendy avant d'être cédée à Coquidé en 1997) travaille essentiellement pour l'industrie automobile et portera de 40 % à 50 % la part du chiffre d'affaires que réalise Bils Deroo sur ce créneau. Cette société permettra aussi au groupe d'entrer dans le « Club des dix de Renault ». « Ce qui nous permettra de diversifier nos prestations pour ce constructeur », se félicite Jimmy Bils. Godard opère, quant à lui, sur le marché de la grande distribution. Un créneau où Bils Deroo était également déjà présent et qui pèsera désormais pour 20 % dans son chiffre d'affaires.
Ces acquisitions et la croissance interne attendues cette année devraient amener le groupe à flirter avec le milliard de francs de chiffre d'affaires en 2000. Soit une hausse de près de 43 %. « L'important est moins le volume d'activité que les résultats qu'on en tire », souligne Jimmy Bils. Celui-ci estime que l'exercice 1999 du groupe devrait se solder sur un « bilan positif mais pas grâce au transport ». Déplorant l'augmentation générale des coûts de revient du secteur, il espère ramener, dès cette année, à l'équilibre les résultats de New Transunion et de Godard, déficitaires en 1999. « Vue la taille du groupe, nous allons nous employer à faire des économies d'échelle, procéder à une restructuration par métier, fusionner des sites... Ces opérations n'impliqueront aucun licenciement. Nous avons déjà un volume d'activité suffisant pour occuper tout le monde », prévoit le vice-président de Bils Deroo.