Le conseil d'administration de la SNCF a approuvé, le 19 janvier dernier, la filialisation du Sernam, son service de messagerie, qui devrait intervenir au 1er février. Cette opération s'inscrit dans le cadre de la reprise du Sernam par Geodis, groupe de transport et logistique coté en Bourse dont la SNCF est actionnaire à hauteur de 43,6 %. Celui-ci prendrait, au printemps prochain, une participation de 60 % dans le capital du Sernam. « La dégradation permanente des résultats du Sernam, qui a enregistré près de 2 MdF de pertes sur les cinq dernières années, dont plus de 550 millions en 1998, excluait la poursuite d'activité en l'état », commente la SNCF. Laquelle souligne également, dans un communiqué, que des « discussions constructives » sont engagées, en vue du rapprochement des activités messagerie et logistique, regroupées respectivement au sein de Geodis pour la SNCF et de Coelo pour La Poste. « Un rapprochement qui renforcerait les chances de succès d'intégration du Sernam dans Geodis. »
D'un point de vue social, les fédérations de cheminots (CGT, CFDT, FO, CFTC, Sud-Rail, UNSA) qui appelaient, le 19 janvier, à une journée d'action pour protester contre la filialisation du Sernam n'ont pas mobilisé les salariés. La grève aurait été suivie par 14 % d'entre eux, selon la direction du messager. Les syndicats redoutent toujours les conséquences sociales pour les 5 600 salariés du Sernam, dont 3 600 sous statut cheminot. La SNCF s'est engagée à ce que tout salarié du Sernam ayant un contrat de travail puisse demander son reclassement dans l'entreprise ferroviaire. Les cheminots qui continueront de travailler pour Geodis garderont leur contrat de travail avec la SNCF. En outre, les salariés contractuels pourront demander à bénéficier du statut cheminot, tandis que ceux qui n'ont pas actuellement de contrat direct avec la SNCF bénéficieront durant trois ans d'une garantie de reclassement à la SNCF ou chez Geodis.