La filialisation du Sernam, service messagerie de la SNCF, devrait aboutir le 1er février prochain. C'est en tout cas ce qu'a annoncé Louis Gallois, président de la SNCF, aux représentants du personnel, réunis le 18 janvier dernier en comité central d'entreprise. Cette opération, ainsi que le projet de cession du Sernam au groupe de transport et de logistique Geodis (contrôlé à 43,6 % par l'entreprise ferroviaire), devait également être à l'ordre du jour du conseil d'administration de la SNCF, le 19 janvier dernier (date de bouclage de ce numéro).
Déficitaire depuis de nombreuses années, le Sernam devrait afficher des pertes record de plus de 600 MF en 1999 (3,5 MdF de CA). Par ailleurs, selon le budget prévisionnel de l'entreprise nationale, le Sernam pèsera à hauteur de 464 MF sur les comptes de la SNCF en 2000. Une enveloppe de 414 MF serait ainsi débloquée afin d'aider Geodis à reprendre le Sernam. L'opérateur ferroviaire prévoit également une baisse de 1,7 % de son chiffre d'affaires à 76,489 MdF en raison de la cession du messager.
Prévue initialement le 1er janvier, la filialisation du Sernam suscite toujours l'inquiétude des salariés. Le 19 janvier, l'ensemble des fédérations syndicales de cheminots (CGT, CFDT, FO, CFTC, Unsa, Sud Rail) appelaient les « sernamiens » à une journée d'action devant le siège parisien de la SNCF. Les syndicats réclament la constitution d'un service public des messageries réunissant le Sernam, La Poste et Calberson (branche messagerie de Geodis). Dans le cadre d'une éventuelle privatisation de leur entité, ils estiment n'avoir obtenu aucune garantie quant à l'avenir des 5 200 salariés dont environ 3 550 bénéficient du statut de cheminot.