Basée à Lorient, dans le Morbihan, la Sotrama, une société spécialisée en transport par bennes, compte parmi les nombreux transporteurs routiers à avoir participé aux opérations de dépollution des côtes après le naufrage du pétrolier Erika. L'entreprise a été réquisitionnée du 25 décembre au 3 janvier dernier par les Phares et Balises (l'Equipement maritime) en vertu de l'application du plan Polmar. Pendant sept jours, ses huit camions bennes ont enchaîné les rotations depuis le centre de dépôt de la Sedimo, une entreprise de nettoyage locale, jusqu'aux centres de rétention de Donges (Loire-Atlantique) et de Lorient, destinés à stocker les hydrocarbures. « Les bénévoles ramassaient les galettes de fioul sur les plages et les disposaient dans des caissons appartenant à la Sedimo. Cette dernière se chargeait ensuite de les acheminer vers son dépôt. A partir de là, nous les prenions en charge. Les déchets étaient alors vidés dans nos bennes, préalablement recouvertes d'un film plastique, puis vidés dans les bacs de rétention », explique Marc Guenault, P-dg de la Sotrama. Outre ses véhicules, la Sotrama a également mis à la disposition des autorités maritimes une grue automotrice de 30 t, postée à Belle-Île-en-Mer.
Spécialiste de la benne TP, du levage et de la manutention, (45 MF de CA avec 90 véhicules moteurs et 19 grues), le transporteur lorientais n'en est pas à son coup d'essai en matière de dépollution. Référencé depuis 30 ans au plan Orsec dans son département, il a notamment participé au nettoyage de la côte bretonne après la catastrophe de l'Amoco Cadiz. A l'époque la Sotrama avait été rémunérée par l'État plus d'un an après avoir effectué ses transports. « Nous savons bien que les délais de paiement sont dans ce cas très longs. Mais, nous considérons ce travail comme un devoir d'entreprise citoyenne. » Marc Guenault attend encore quelques jours pour dresser un premier bilan de l'opération. En restant sur le qui-vive, car « de nouvelles nappes de mazout peuvent encore s'échouer ».