C'est ce qu'exposait, fin novembre, au salon de Courtrai, en Belgique, un carrossier local. Ces matériels sont déjà commercialisés en petites quantités. Ils doivent encore subir la sanction du marché et celle d'une exploitation au quotidien. Mais ils apparaissent déjà comme une des principales innovations technologiques de cette fin de siècle, en transport routier de marchandises. Ils témoignent surtout des progrès considérables qu'ont réalisés, en quelques années, les constructeurs de véhicules industriels et les carrossiers européens, sous la pression conjuguée du marché et des réglementations. Les premiers ont truffé leurs moteurs d'électronique, diminué les distances de freinage, limité la consommation de carburant et considérablement réduit les émissions polluantes.
Aujourd'hui, l'industrie du véhicule industriel, qui est loin de bénéficier des mêmes volumes de production que celle de l'automobile, conçoit et fabrique pourtant des produits comparativement plus performants, avec des choix techniques souvent plus osés. Le transport routier en tire profit. L'économie et la société aussi. Mais, l'opinion publique européenne et la plupart des pouvoirs publics, qui forment un véritable et très puissant lobby anti-routier, persistent à ignorer ce constat. Pire, ils continuent à promouvoir d'autres modes de transport dont les performances économiques, techniques et même écologiques sont loin d'être scientifiquement démontrées. Sans doute sont-elles même dépassées. Le transport ferroviaire de marchandises n'est-il pas réalisé la plupart du temps par des motrices diesel, exemptes du respect d'une quelconque norme de dépollution et dont la consommation de carburant est gargantuesque ? Dans ces conditions, il est difficile d'imaginer voir circuler un jour des wagons en matériaux composites. La simple annonce d'un tel progrès suffirait sans doute à déclencher une grève nationale des cheminots...