Organisée conjointement par la CFDT, CGT, CFTC et FO, celle-ci n'a concerné que 36 % des agents, selon la SNCF, contre à peine plus de 40 % pour la CFDT, syndicat majoritaire au Sernam. Symboliquement, plusieurs dizaines de salariés se sont rassemblés devant le siège parisien de la SNCF pour réclamer « le maintien du Sernam en tant que service à part entière de la SNCF ». Le 3 décembre, au lendemain du mouvement de grève et du comité central d'entreprise, les fédérations de cheminots CGT, CFDT, CFTC, FO, Sud-Rail et FGAAC (autonomes), ont, elles aussi, exprimé leur refus de la solution choisie par la SNCF pour le Sernam, qui doit être filialisé avant la fin de l'année et cédé à 60 % au groupe Geodis au printemps 2000. Dans une déclaration commune, elles ont proposé de « constituer un pôle public fort et influent permettant de faire vivre une synergie industrielle entre le Sernam et Calberson, sans qu'il y ait obligation de créer une structure nouvelle ».
Annoncée le 26 novembre par le président de la SNCF, Louis Gallois, la reprise du Sernam par Geodis, s'accompagnerait d'un plan de restructuration sur trois ans destinée à effacer une partie du déficit du messager (600 MF de pertes en 1999). Louis Gallois envisagerait notamment une réduction des effectifs - qui passeraient de 5 200 salariés à 2 600 - ainsi que la fermeture de 45 sites de production. Les syndicats, qui souhaitent maintenir la pression sur la SNCF et le ministre des Transports, laissent aujourd'hui entendre que la filialisation du messager pourrait être différée en mars prochain. Pour rassurer son monde, Louis Gallois a tenu à préciser que la SNCF, qui détient 43,6 % de Geodis, conserverait à terme 65 % du Sernam par le jeu des participations directes et indirectes.