Cette progression est sensiblement supérieure aux 13 % de croissance qu'enregistre le marché du fret accompagné sur le détroit de Calais. Eurotunnel y conforte donc sa position avec un peu plus de 40 % de taux de pénétration. Ceci grâce à une augmentation de ses capacités : en 1999, trois navettes nouvelles générations pouvant accueillir jusqu'à 32 véhicules sont venues s'ajouter aux sept plus anciennes (capacité 24 véhicules). Ce qui lui permet d'offrir jusqu'à 5 départs par heure dans chaque sens. A l'horizon 2003, Eurotunnel prévoit d'accroître encore ses capacités avec 16 navettes offrant de 7 à 8 départs par heure. Ce qui lui permettra d'acheminer 170 000 véhicules par mois et plus de 5 000 en moyenne par jour. C'est presque le double des records enregistrés actuellement : 75 965 poids lourds transportés pendant le mois de septembre et 3 956 en un jour.
Sur un marché dont la croissance minimale annuelle est estimée à 5 %, Eurotunnel devra donc gagner encore du terrain sur ses concurrents maritimes. Mais comment ? La bataille tarifaire semble aujourd'hui terminée. Au 1er janvier 2000, Eurotunnel augmente le prix de chaque passage poids lourds de 200 F, contre environ 230 F pour les compagnies de ferries P & O Stena Line et SeaFrance, qui doivent compenser la suppression des duty free en juillet dernier. Les tarifs transmanche restent pourtant encore « inférieurs à ceux qui étaient pratiqués il y a six ou sept ans », rappelle Lawrence Strover, directeur du service des navettes fret d'Eurotunnel depuis juillet dernier. Celui-ci assure que le tunnel entend également continuer sa politique de revalorisation des prix. Il affiche pourtant une stratégie de reconquête des grands comptes. Laquelle va de pair avec l'augmentation des capacités.