L'obligation d'instaurer un conseiller à la sécurité le 1er janvier 2000, pour les entreprises qui procèdent à des transports, chargements ou déchargements de matières dangereuses, pourrait être reportée de quelques mois. C'est ce que laisse entendre le CIFMD (Comité interprofessionnel pour le développement de la formation dans les transports de marchandises dangereuses), qui est chargé d'organiser les examens pour le conseiller en sécurité. L'organisme est en fait submergé par le nombre de candidatures déposées. Sur les 4 000 candidats qui se sont inscrits pour l'examen 7.2 (un « oral » destiné aux personnes qui exercent dans une entreprise depuis au moins trois ans des missions proches de celle du conseiller à la sécurité) 1 000 seulement ont pu passer devant un des 12 jurys à fin novembre. L'examen 7.1, qui teste des connaissances théoriques, sur le modèle d'un concours, se déroule en revanche normalement, avec 1 150 candidats enregistrés pour la session du 22 novembre 1999.
Ce dispositif découle d'une directive européenne du 3 juin 1996, qui prévoit l'obligation du conseiller à la sécurité. Ce texte a été transposé en droit français par un arrêté du 17 décembre 1998. Les sanctions sont théoriquement prévues en application d'une loi du 31 décembre 1975 et d'un décret du 30 novembre 1977, qui stipulent que toute personne en infraction sera punie d'un emprisonnement d'un mois à un an, et d'une amende de 1 000 F à 30 000 F. Pourtant à la mission matières dangereuses, service du Ministère des transports, on assure qu'aucune peine de prison n'est prévue et que le montant maximum des amendes est de 10 000 F. Un flou qui fait écho à l'engorgement que rencontre la procédure d'examen et qui augure mal de l'avenir de cette réglementation.