L'Ecole de Direction du Transport et de la Logistique a 20 ans. En deux décennies, cet établissement du groupe AFT-IFTIM a formé quelque 800 jeunes. L'objectif de cette formation : préparer techniquement et humainement les étudiants à prendre des responsabilités de managers et cadres opérationnels. « A la sortie de l'école, nos diplômés occupent des postes de responsables d'affrètement ou de gestionnaires de petites unités d'exploitation. Certains d'entre eux, parmi les meilleurs, accèdent directement à des fonctions d'encadrement », assure Jean-Maurice Blot, directeur de l'EDTL depuis septembre 1998. Parfois présentée comme « l'école des fils de transporteurs préparant à la reprise de l'entreprise familiale », l'établissement récuse cette réputation. « C'est une minorité d'enfants de professionnels du secteur qui suit le cursus. Leur nombre n'excède pas la dizaine par promotion », indique le directeur. De fait, la majorité des candidats détient un BTS ou un DUT en transport-logistique, l'accès à l'EDTL s'effectuant sur concours au niveau bac +2 au minimum.
Chaque année, sur les 150 à 200 candidatures présentées, une cinquantaine est retenue. Parmi les critères de sélection, le potentiel humain du candidat est pris en compte au même titre que son niveau général. Ainsi l'entretien de motivation, mené avec des professionnels, est rédhibitoire de même que l'épreuve de langues. Même si le nombre de dossiers le permettrait, « nous ne souhaitons pas augmenter nos effectifs au risque d'abaisser le niveau et le taux de placement en entreprise », affirme Jean-Maurice Blot. L'école s'enorgueillit, en effet, d'un pourcentage de 98 % diplômés en poste à l'issue de la formation. « Nous pourrions sans problème annoncer 100 %, mais nous ne souhaitons pas donner l'impression aux étudiants qu'ils bénéficieront d'une garantie d'embauche ». A l'issue des deux années, la formation est sanctionnée par le diplôme homologué niveau II (bac +4) qui fait office d'équivalence de l'attestation de capacité « transport de marchandises » et « commissionnaire de transport ».
800 entreprises partenaires. « Le monde professionnel et la vision d'entreprise est omniprésente dans la formation. » Ce souci affiché par son directeur dicte la politique pédagogique de l'Ecole qui conjugue les enseignements techniques avec ceux destinés à développer la personnalité des étudiants. Des travaux collectifs ou en binôme, « jeux de rôle » simulant des situations de travail et échanges sur leur comportement renforcent leur capacité à s'adapter mais aussi leur aptitude à la prise de décision, à la négociation, à la délégation et à la pratique des relations humaines.
Autant de qualités attendues par leurs futurs employeurs ainsi qu'en témoignent les dirigeants et cadres supérieurs qui composent le conseil d'orientation de l'école. Le rôle de cette instance est de s'assurer que les choix pédagogiques répondent bien aux besoins des chefs d'entreprises. « Ce sont eux qui embauchent. Il semble donc logique qu'ils puissent exprimer leur avis. » Leur présence se manifeste également au moment de la soutenance des mémoires, lors de visites de sites ou à l'occasion d'interventions ponctuelles. « Au total, 800 sociétés, qui représentent l'ensemble des activités de transport et logistique, ont noué d'une manière ou d'une autre un partenariat avec l'école. Nous souhaitons entretenir cette interactivité. » Les liens entre le monde de l'entreprise et l'EDTL reposent également sur la participation directe de praticiens à l'enseignement. En effet, 90 % des cours sont assurés soit par des responsables d'enseignement venant du secteur professionnel, soit par des personnes en activité : intervenants issus de cabinets-conseils, pédagogues spécialisés en informatique... Aujourd'hui en poste, les « anciens » de l'école sont également invités à participer à la formation de leurs cadets. « L'internat est la règle pour 95 % des étudiants. D'où un sentiment fort d'appartenance à l'école, observe le directeur, qui perdure bien au delà de l'issue des deux années d'études».
La formation dispensée en 1ère année est axée sur la connaissance de l'environnement professionnel et l'acquisition d'un savoir-faire sous forme de modules consacrés à la logistique des transports terrestres nationaux, internationaux et intercontinentaux. S'y ajoutent des cours portant sur les langues étrangères, les techniques de traitement et de transmission de l'information, la gestion économique et financière «transport», le commerce international et le contexte douanier. La 2ème année, centrée sur la fonction de directeur opérationnel, intensifie l'enseignement en gestion commerciale, financière, sociale et managériale. Au sein d'une spécialisation en transport terrestre ou intercontinental, l'étudiant peut opter pour une spécialité : mobilité et transfert, transport de produits dangereux ou périssables, logistique des lots industriels, groupage aérien. Le cursus comporte six stages en entreprise, dont un - de huit semaines au minimum - dans un pays non francophone, les mémoires devant être rédigés au choix en anglais, allemand ou espagnol.