Le Sernam repris par ses cadres ?

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Guy Moynot, le discret directeur général du Sernam, serait-il en train de déjouer tous les pronostics ? Alors que le président de la SNCF, Louis Gallois, doit sceller le sort de son service messagerie - 550 MF de pertes prévues pour 1999 - avant la fin de l'année, Guy Moynot lui aurait proposé un plan de reprise de l'entreprise par ses cadres. Celui-ci serait accompagné par la recherche d'un partenaire de dimension européenne. Arrivé sur le tard, ce scénario vient s'ajouter aux deux pistes les plus crédibles.

Celle d'un adossement du Sernam à Calberson (groupe Geodis, détenu à 43,6 % par la SNCF) consisterait à filialiser le Sernam en confiant à Calberson un mandat de gestion de deux ans. Durant cette période, les pertes du Sernam seraient apurées par la SNCF, de manière à ne pas peser sur les comptes de Geodis, coté en Bourse. Problème : cette éventualité ne recueille pas les suffrages de la CFDT. Le syndicat majoritaire au Sernam considère que cette opération serait synonyme d'un dépeçage du premier par le second avec de lourdes conséquences sur l'emploi. François Branche, P-dg de Calberson, a également reconnu que cette hypothèse serait la plus pénible socialement. A travers un groupe de travail, le messager s'est tout de même penché sur une étude de faisabilité technique afin d'examiner les conditions d'une intégration réussie du Sernam dans Calberson. Ses conclusions seront adressées à la SNCF dans une quinzaine de jours.

Reste le cas ABX, division transport et logistique de la Société nationale des chemins de fer belges, qui serait toujours très intéressé par le Sernam en raison de ses complémentarités avec le réseau Dubois, qu'elle vient de racheter. Par ailleurs, ce scénario, soutenu par la CFDT, serait le moins coûteux socialement. Lors de la prochaine table ronde, qui réunira mi-novembre la direction de la SNCF et les syndicats, Louis Gallois devrait annoncer plus clairement ses intentions. L'opérateur ferroviaire, qui annonce un retour à l'équilibre en fin d'année, est de plus en plus pressé de se débarrasser de son principal fardeau. Au premier semestre 1999, la SNCF a enregistré un résultat net déficitaire de 345 MF pour un chiffre d'affaires en baisse de 311 MF, à 38,5 MdF. De piètres résultats en partie attribués aux mauvaises performances de son messager.

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