L'AUTF défend le transport routier

Article réservé aux abonnés

« Aucun mode de transport ne peut être éliminé a priori, car les chargeurs font leur choix en fonction d'un arbitrage complexe entre les critères techniques, économiques, de qualité des services et environnementaux. » C'est ce qu'affirme l'Association des utilisateurs de transport de fret (AUTF) dans son mémorandum intitulé « Pour une Europe du transport de marchandises » présenté lors du congrès des chargeurs européens tenu le 21 octobre à Marseille. Favorable au développement de tous les modes par la création d'infrastructures performantes, l'AUTF reconnaît la place prépondérante prise par le transport routier. Un rang qu'il lui paraît « illusoire de vouloir lui faire quitter par des mesures discriminatoires, notamment fiscales ». Plus largement, concernant la prise en compte des coûts externes, elle considère que « l'idée de taxer le transport pour lui faire assumer ces supposés coûts externes prêche par son simplisme excessif et son manque de réalisme ». Selon elle, une telle démarche qui ne s'accompagnerait pas d'une volonté de croissance économique forte aboutirait non pas à une réduction des nuisances mais à un affaiblissement de l'industrie européenne qui supporte déjà une fiscalité lourde. Le mémorandum rappelle, par ailleurs, que les fonctions transport et logistique représentent de 5 % à 13 % du chiffre d'affaires des entreprises industrielles en France et 11,8 % en Europe. Un chiffre à comparer aux moindres coûts supportés, selon les chiffres fournis par la Commission européenne, par les sociétés nippones (11,4 %) et américaines (10,5 %). D'où la nécessité, pour les chargeurs européens, de disposer de services « performants, fiables et compétitifs ». Et ce d'autant que ces derniers externalisent de plus en plus ces fonctions « tout en restant les véritables décideurs ».

Au plan réglementaire, l'association milite pour un aboutissement de la démarche d'harmonisation européenne. Sont à mener prioritairement l'unification des régimes d'interdiction de circuler en fin de semaine « qui doit être la plus courte possible et assortie de dérogations » et l'extension au transport combiné mer-route et fluvial-route des dérogations à 44 t accordées aux véhicules rail-route. L'AUTF souhaite également une réforme de la législation communautaire applicable au compte propre ainsi l'élaboration d'une directive imposant la CMR en transport national. Ceci afin d'en finir avec « un droit spécifique et disparate, source d'insécurité juridique, de litiges et de coûts ». Dans le même souci d'harmonisation, les chargeurs se disent favorables à l'adoption de règles communes sur le temps de travail des conducteurs du compte propre. Néanmoins, ils demandent que des adaptations restent possibles au niveau national, notamment par le biais d'accords de branche, car « le passage à une réglementation unique du temps de travail paraît difficile et peu souhaitable étant donnée la grande diversité des activités et régimes sociaux applicables ».

Actualité

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15