Le Calvez sans la messagerie

Article réservé aux abonnés

Le Calvez a cédé Arcatime à la Deutsche Post abandonnant ainsi la moitié de son chiffre d'affaires et l'essentiel de son activité messagerie. Jean-Jacques Le Calvez, P-dg du groupe breton, explique les motivations d'une telle décision et précise ses nouveaux objectifs de développement.

Le groupe Le Calvez vient de céder 100 % d'Arcatime à la Deutsche Post. « Nous avons pris la décision de nous séparer purement et simplement du pôle messagerie », déclare Jean-Jacques Le Calvez, P-dg du groupe breton. Ce sera complètement chose faite lorsque la « réflexion entamée quant à l'avenir de Nord Finistère Express » et les négociations sur la vente du réseau monocolis Exapaq auront abouti. Les 11 et 77 millions de francs de chiffre d'affaires annuel qu'apportent au groupe ces deux sociétés pèsent peu au regard des 350 millions de francs générés par Arcatime. Et, c'est sur cette dernière que reposait l'essentiel des activités messagerie du groupe. « Notre décision n'a pas été motivée par des problèmes d'ordre social ou managérial, ni par des difficultés financières. Arcatime était aussi rentable que peut l'être une entreprise sur ce secteur », assure Jean-Jacques Le Calvez. En 1998, la société a réalisé 0,3 MF de résultat net pour 338 MF de CA contre 0,75 MF de bénéfice pour 321,2 MF de CA en 1997 et 1,7 MF de résultat pour 288 MF de CA en 1996. « Nous avions atteint une taille critique au delà de laquelle il fallait prendre un virage international. Le mouvement s'est accéléré en 1998 avec l'arrivée massive des grands groupes et des postes sur le marché. Mais cette évolution est tout aussi sensible côté demande. Nous avons ainsi perdu des clients alors que nous n'avions pas même été consultés sur l'appel d'offres tout simplemennt parce que les centres de décision avaient été transférés dans un autre pays... où Arcatime n'est pas connu », explique Jean-Jacques Le Calvez.

Le groupe Le Calvez vient de céder 100 % d'Arcatime à la Deutsche Post. « Nous avons pris la décision de nous séparer purement et simplement du pôle messagerie », déclare Jean-Jacques Le Calvez, P-dg du groupe breton. Ce sera complètement chose faite lorsque la « réflexion entamée quant à l'avenir de Nord Finistère Express » et les négociations sur la vente du réseau monocolis Exapaq auront abouti. Les 11 et 77 millions de francs de chiffre d'affaires annuel qu'apportent au groupe ces deux sociétés pèsent peu au regard des 350 millions de francs générés par Arcatime. Et, c'est sur cette dernière que reposait l'essentiel des activités messagerie du groupe. « Notre décision n'a pas été motivée par des problèmes d'ordre social ou managérial, ni par des difficultés financières. Arcatime était aussi rentable que peut l'être une entreprise sur ce secteur », assure Jean-Jacques Le Calvez. En 1998, la société a réalisé 0,3 MF de résultat net pour 338 MF de CA contre 0,75 MF de bénéfice pour 321,2 MF de CA en 1997 et 1,7 MF de résultat pour 288 MF de CA en 1996. « Nous avions atteint une taille critique au delà de laquelle il fallait prendre un virage international. Le mouvement s'est accéléré en 1998 avec l'arrivée massive des grands groupes et des postes sur le marché. Mais cette évolution est tout aussi sensible côté demande. Nous avons ainsi perdu des clients alors que nous n'avions pas même été consultés sur l'appel d'offres tout simplemennt parce que les centres de décision avaient été transférés dans un autre pays... où Arcatime n'est pas connu », explique Jean-Jacques Le Calvez.

Le virage international. Pour rester dans la course, une seule solution : « Passer par un réseau international très fort. » Mais, « une entreprise à capitaux familiaux comme la nôtre ne peut pas se lancer dans la création d'une telle structure », souligne le P-dg. Restait donc l'option partenariat. « On est un peu à la fin des alliances strictement techniques. Je savais que nous nous orientions vers des liens capitalistiques et conserver une partie du capital m'a semblé sans intérêt ».

C'est naturellement que le groupe breton est entré en contact avec la Deutsche Post. Au niveau européen, il travaille avec Eurodis auquel participe la poste allemande via Trans O Flex (dont elle détient un quart du capital) et via d'autres sociétés reprises ces derniers mois comme le Britannique Securicor, le Suisse Qualipac, l'Espagnol Guipuzcoana ou encore le Français Sernadis. Ce dernier est depuis 25 ans partenaire d'Arcatime dans l'Hexagone. Mais, le rapprochement de Le Calvez et de DP s'appuie sur des motivations plus stratégiques. « La poste allemande vient d'arriver en France et a tout à y construire. Mieux, elle est quasiment absente dans l'Ouest où Danzas n'est pas et où Ducros est peu implanté. Ce qui garantit qu'il n'y aura pas de fermeture d'agences. Nous avons besoin l'un de l'autre », se félicite Jean-Jacques Le Calvez. L'équipe de direction d'Arcatime reste en place. Jean-Jacques Le Calvez continue de siéger au conseil d'administration avec des représentants de DP, de Ducros et de Danzas. Il participe aussi au comité de pilotage de la poste allemande en France. Souhaitant avoir ainsi garanti l'avenir de sa filiale messagerie, il s'attaque désormais au développement des autres deux pôles d'activité du groupe qui reprend « des dimensions humaines » avec un chiffre d'affaires de quelque 350 MF et 700 collaborateurs.

Les promesses du frigo. Premier secteur d'activités : le transport frigorifique et la logistique industrielle. Un créneau sur lequel s'est lancé le groupe Le Calvez en 1985 en reprenant la société rennaise Robin Châtelain. Celle-ci pesait alors 85 MF de CA, elle en représente aujourd'hui 210 MF et sa croissance semble loin d'être achevée tant le marché est porteur. Robin Châtelain enregistre une croissance interne de 8 % à 10 % par an à laquelle pourrait s'ajouter une croissance externe. « Nous sommes très sollicités par des petites entreprises notamment par celles dont le patron arrive à l'âge de la retraite », constate Jean-Jacques Le Calvez, certain d'avoir les atouts pour gagner sur ce secteur : « Nous sommes le 5e transporteur frigo de France. Loin derrière le premier, Stef TFE et ses 5 à 6 MdF de CA, mais nous comptons parmi les 10 entreprises significatives du secteur. Nous sommes basés dans l'Ouest d'où sort un tiers de la production agricole française. L'entreprise a des clients directs en Bretagne mais aussi dans les autres régions ». Le P-dg estime aussi s'avancer en terrain stable. « Nous considérons que c'est un métier sur lequel nous pouvons baser notre avenir. A la différence de la messagerie, le transport de denrées périssables reste une activité de "courtes distances". Les grands groupes alimentaires s'organisent par pays. Ils produisent là où ils vendent. » Au delà du transport, le groupe breton mise aussi sur la logistique industrielle avec sa filiale Robain Châtelain Distribution. Un créneau où « la demande des clients est très forte en logistique froide ou sèche » et où Le Calvez base son développement sur des prestations connexes au transport de denrées périssables.

Les niches régionales. Plus récent et plus modeste (120 MF de CA), le pôle location avec conducteur et transport de matières dangereuses constitue le second grand axe d'activité du groupe breton. Il se structure autour de trois filiales : Trans Avi Ouest (spécialisée dans le ramassage de volailles), Le Calvez Transports (pour les hydrocarbures) et TransGaz Ouest, qui vient d'être créée (pour le gaz en bouteilles ou en citernes). Point commun entre ces activités : elles sont « régionales, stables avec des contrats de longue durée (3 à 5 ans) et nous y sommes poussées par les clients », note Jean-Jacques Le Calvez. Côté volaille, le groupe mise sur le vaste mouvement d'externalisation des parcs qui est en train de s'opérer. Côté hydrocarbures, il joue la carte du petit prestataire, devenu rare sur un marché que se partagent des « gros » comme Masuy (basé à Nantes) et Samat (qui vient de reprendre le Breton Guisnel). Côté gaz, il s'appuie encore sur la stratégie des industriels. Lesquels ont réduit le nombre de leurs mandataires (alias leurs revendeurs) et ont contraint ces derniers à se débarrasser de leurs parcs propres. Ils tendent également à limiter le nombre de leurs prestataires transport. C'est ainsi que Le Calvez vient de remporter les appels d'offres de Butagaz et Primagaz pour la Bretagne.

DP, premier messager français

Complètement absent du marché français de la messagerie il y a seulement un an, Deutsche Post en est devenu un des premiers opérateurs en terme de volume d'affaires... coiffant probablement au poteau Calberson. Avec Danzas France (plus de 4 MdF de CA), Ducros (plus d'1 MdF), Sernadis (700 MF) et Arcatime (350 MF), la poste allemande pèse déjà plus de 6 MdF dans l'Hexagone.

A retenir...

> En cédant Arcatime, sa filiale messagerie industrielle, à Deutsche Post, le groupe Le Calvez perd 350 MF de chiffre d'affaires, soit la moitié de son volume d'activités total.

> La vente d'Arcatime n'entraînera selon la direction de Le Calvez, aucune modification majeure dans le fonctionnement opérationnel et dans l'équipe de direction de l'entreprise.

> Le Calvez axe désormais son développement sur deux grands pôles d'activité : le transport frigorifique et la logistique industrielle (via Robin Chatelain) ; la location avec conducteur et le transport de matières dangereuses.

Le Calvez sans la messagerie

> Pôle transports frigorifiques et logistique industrielle - Robin Chatelain Transport (RCT) 206 MF de CA - Robin Châtelain Distribution (RCD) 20 MF de CA

> Pôle location avec conducteurs et transports de matières dangereuses - Le Calvez Transports (LCT) : Transport d'hydrocarbures 40 MF de CA - Transgaz Ouest (TGO) : Transport de gaz en citernes et en bouteilles : 40 MF de CA - Trans Avi Ouest (TAO) : Ramassage de volailles 55 MF de CA

Evénement

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15