« Après la journée sans voitures, faudra-t-il organiser une quinzaine sans camions pour faire comprendre à l'opinion publique l'importance et le rôle du transport routier dans l'économie ? » Une question formulée par Georges Drouin, président d'honneur de TLF, lors de la journée professionnelle de TLF Méditerranée, à laquelle 300 chefs d'entreprise ont assisté le 6 octobre à Avignon. « Dans un monde dominé par la communication, je pense que ce dont souffre le plus notre profession, c'est d'un excès de modestie et de réserve. Les chefs d'entreprise sont blessés et lassés de voir leur profession régulièrement soupçonnée de tous les maux. » Et ce, malgré les considérables avancées réalisées en matière de réglementation et la rigueur industrielle (organisation, qualité, sécurité, formation) dans laquelle se sont inscrites les entreprises. « Les transporteurs ne sont pas des cow-boys », affirmait Georges Drouin. « Notre profession a pour objectif de servir l'économie et d'assurer sa compétitivité en tordant le cou aux abus sociaux ».
Ce rôle primordial, les entreprises de transport et logistique le jouent dans le développement de l'économie de Provence-Alpes-Côte-d'Azur, observait, pour sa part, Jean-Pierre Barlatier, président de TLF Méditerranée. « Avec le port de Marseille, la région peut et doit devenir une plate-forme logistique intermodale de dimension européenne. » Une ambition rendue possible par le nombre de ses établissements de transport et logistique - 6 000 sociétés générant 73 000 emplois - et sa position de carrefour. En 1998, 120 MT de marchandises y ont transité par voie routière. Cependant, Jean-Claude Juan, de la CCI de Marseille, soulevait le risque encouru si la région ne parvient n'arrive pas à capter ces flux. « Les trafics en eux-mêmes ne sont pas source de richesses ou créateurs d'activités et d'emplois. Si nous ne voulons pas que PACA ne soit qu'une région de passage, il faut différencier les flux et organiser l'interopérabilité par un développement des prestations logistiques et des plates-formes multimodales », affirmait-il. « Les industriels ne s'implantent pas là où les transports et la logistique sont faibles. Les transporteurs devront faire évoluer leurs offres vers des solutions de plus en plus techniques ». Depuis 1995, l'activité du port autonome de Marseille augmente. « La stabilité sociale a entraîné un regain de confiance chez les chargeurs et les armateurs », soulignait son directeur général, Eric Brassard qui note une augmentation de 35 % de l'activité en conteneurs. 70 % des marchandises gérées par cette structure transitent par la route. Aussi des efforts portent depuis un an sur l'accueil des chauffeurs dans les zones portuaires, longtemps négligé par les manutentionnaires.