Dans un premier temps, celui-ci porte sur une prise de participations croisées où chaque constructeur détiendra 5 % du capital de l'un et de l'autre. A terme, les deux sociétés créeront une filiale commune dans laquelle Mitsubishi transférera ses activités camions et autobus. Cette entité deviendra une filiale du groupe japonais en 2001. Volvo acquerra alors 19,9 % de cette nouvelle société, le Nippon détiendra le reste du capital. Ce mariage, « imposé par la concentration mondiale en cours dans le secteur des camions », fait suite à des fiançailles courant depuis janvier 1998 entre les deux groupes. Volvo commercialise en Europe (France, Allemagne, Italie) la gamme Canter, des véhicules de 3,5 t à 7,5 t que Mitsubishi produit au Portugal. Les deux firmes développent en outre, depuis plus d'un an, des camions de gamme moyenne de 7,5 t à 16 t. Cette alliance marque un tournant dans les relations industrielles des deux partenaires, désormais décidés à faire jouer les complémentarités. Volvo, qui a cédé au printemps sa division automobile à l'Américain Ford, souhaite se recentrer sur les véhicules industriels, en particulier sur le segment des plus de 16 t (83 280 unités vendues l'an dernier). La reprise de son compatriote Scania, en août dernier, doit lui assurer à terme la place de premier constructeur européen et la seconde au niveau mondial. Mitsubishi, quatrième constructeur nippon de véhicules industriels, est, quant à lui, très présent dans le segment des camions légers (150 000 unités vendues l'an dernier) et moyens (30 000 unités) qui sont, pour l'essentiel, écoulées sur les marchés asiatique et nord-américain. Miné par la crise asiatique, celui-ci cherchait depuis longtemps un partenaire. En choisissant de resserrer ses liens avec Volvo, le groupe japonais accède au savoir-faire du Suédois, notamment dans le domaine des boîtes et des ponts. En contrepartie, le Nippon ouvrira à Volvo les portes des marchés des pays émergents en Asie. Le mariage Volvo-Mitsubishi doit en outre permettre à chacun des deux groupes de réaliser des économies d'échelle de l'ordre 120 millions de dollars par an.
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Volvo et Mitsubishi se marient
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