Une opération qui sera suivie d'une prise de contrôle de l'ensemble du capital, par l'intermédiaire d'une proposition de rachat des actions Fraikin cotées sur le second marché de la Bourse de Paris. Au total, Iveco débourse environ 550 millions d'euros, soit plus de 3,5 milliards de francs, pour acquérir 420 millions d'euros de chiffre d'affaires (environ 2,7 milliards de francs) en location de véhicules industriels, essentiellement sur le marché français et en longue durée. Présent en Grande-Bretagne, au Benelux et en Espagne (les seuls pays européens, avec la France et l'Italie, où la location de véhicules industriels est libéralisée), Fraikin affiche un réseau de 205 agences dont la quasi-totalité sont installées en France. Avec une flotte de 30 000 véhicules, Fraikin est de loin le premier client français, voire européen, d'Iveco.
Le constructeur estime à 70 % en utilitaires légers et à 40 % en poids lourds de plus de six tonnes sa pénétration dans le parc du loueur. Une position qui justifierait à elle seule le rachat de Fraikin, auquel s'intéressaient d'autres constructeurs, voire des organismes financiers. Mais, Iveco explique également cette opération « par le potentiel de développement des réseaux de distribution et des services offerts dans le secteur des véhicules industriels, ainsi que par la croissance rapide du marché de la location longue durée, qui devrait se poursuivre du fait de l'harmonisation des régimes juridiques nationaux au sein de l'Union Européenne ».
Aucune synergie n'est envisagée actuellement entre le constructeur et le loueur, qui reste une entité « complètement autonome ». Iveco écarte même l'hypothèse de rattacher Fraikin à sa filiale Transolver. Celle-ci a pourtant récemment installé son quartier général en France. Et elle est présentée, dans le rapport d'activité 1998 du constructeur, comme une spécialiste des activités financières (Transolver Finances), responsable du développement du leasing avec services et de la gestion des grandes flottes (Transolver Services).
Le marché français de la location de véhicules industriels accueille cette opération avec sérénité. « Les clients voudront toujours deux fournisseurs », résume un de ses principaux acteurs. Côté constructeurs, Fraikin devrait également conserver ses fournisseurs hors Iveco, à savoir pour l'essentiel Mercedes et Renault VI. Parts de marché obligent.