En reprenant Dubois, la Société Nationale des Chemins de fer Belges acquiert la part du groupe lillois dans le réseau de monocolis DPD France. Ce qui lui permet de doubler le chiffre d'affaires qu'il réalise sur ce créneau où il n'était actif qu'en Belgique via General Parcel. Réseau dont l'émanation française n'est autre qu'Exapaq... concurrent de DPD France.
A l'échelle nationale, d'un point de vue opérationnel et même commercial, cette double casquette de SNCB/ABX est sans conséquence. Elle n'en est pas pour autant anodine pour DPD France comme pour Exapaq, tous les deux officiellement à vendre. Le premier devrait être repris par La Poste française si les négociations engagées en début d'année finissent par aboutir. Le second est en négociation avec plusieurs acquéreurs potentiels, au premier rang desquels figure la poste britannique qui s'est déjà offert German Parcel (la partie allemande de General Parcel). Il est possible que Post Office s'intéresse aussi à la branche belge de ce réseau qu'ABX pourrait lui céder volontiers. Modeste et tardif acteur sur le secteur du monocolis, celui-ci n'affiche en effet, pour l'heure, aucune ambition sur ce marché. Il pourrait, dans la foulée, céder ses parts de DPD France. Ce qui ne manquerait pas de perturber les négociations en cours entre les autres actionnaires du réseau de franchise et La Poste.
A contrario, fort de sa nouvelle participation dans DPD France, ABX pourrait se sentir soudain une vocation de monocoliste. Ne tend-t-il pas à développer une offre transport globale ? Dans un tel cas de figure, le groupe belge ne ferait sûrement pas de quartier. Sa politique est claire : se doter d'un réseau intégré avec prise de participations (voire de contrôle) systématique. Il serait alors un candidat tout à fait plausible à la reprise de DPD France ou d'Exapaq.