L'Union européenne envisagerait, à partir de l'année prochaine, de lever partiellement l'interdiction de circuler des poids lourds pendant les week-ends. C'est en tout cas le sujet qui sera débattu au Luxembourg, le 6 octobre prochain, lors du conseil européen des ministres des Transports. l'UE justifierait cette décision par « les arrêts démesurés » des poids lourds aux frontières ainsi que par la notion de liberté de circulation en Europe. Pour la présidence finlandaise, à l'origine de cette mesure, il s'agira, dans un premier temps, d'évaluer la faisabilité d'une harmonisation, « compte tenu des différences de règlements dans l'UE et de la résistance de certains États membres à un assouplissement des interdictions ». En fonction des résultats du tour de table du 6 octobre et des réponses recueillies, la Finlande évaluera les chances de mener à bien son projet et les suites à y donner.
D'ores et déjà, la FNTR a vivement réagi aux intentions finlandaises, en dénonçant le coup force des pays d'Europe du Nord, les seuls à ne pas restreindre la circulation des camions le week-end. Actuellement, seuls sept pays sur quinze - la France, l'Allemagne, l'Autriche, l'Italie, l'Espagne, le Luxembourg et le Portugal - imposent des restrictions de circulation. « Le projet finlandais reviendrait à autoriser la circulation des poids lourds de plus de 7,5 t, français comme étrangers, durant toute la nuit, du samedi au dimanche. En France, la période d'interdiction des poids lourds va du samedi (ou une veille de jour férié) 22 h 00 au dimanche (ou jour férié) 22 h 00 », indique la FNTR. L'organisation professionnelle française estime qu'une telle mesure risquerait de poser de graves problèmes de sécurité sur les routes tout en s'inscrivant à l'encontre des efforts déployés en matière de progrès social. De son côté, la Fédération des entreprises de transport et logistique de France se dit favorable à un processus d'harmonisation européenne? « Il convient de rechercher en priorité l'adoption d'une règle unique pour l'ensemble de l'Union européenne. Le maintien de dispositions nationales différentes ne favorise ni la bonne gestion des entreprises ni la sécurité routière », explique TLF.