Alors que les salariés grévistes de l'agence vitrollaise de la Citaix ont repris le travail le 22 septembre, ceux de Mis Soraldis à Sérézin (69) maintenaient leur mouvement le 29 septembre. Les premiers ont mis fin à leur action après l'intervention d'un médiateur et la signature d'un accord prévoyant une garantie annuelle de rémunération jusqu'en octobre 2000. Jean-Luc Panayotis, délégué syndical CFDT de la Citaix, se dit satisfait de cet accord « qui permet de conserver des avantages tel que le 13e mois. Les chauffeurs travaillant exclusivement pour les pétroliers bénéficieront toujours de la majoration à 50 % des heures effectuées le samedi. Les autres ont obtenu une réduction de quatre heures du temps de travail avec, pendant un an, la garantie du maintien de leur salaire ». La Citaix emploie 750 salariés dont 700 chauffeurs. Un tiers de son chiffre d'affaires (300 MF en 1998) est réalisé en transport d'hydrocarbures, un tiers en bitume et produits noirs, le reste en gaz. Les pertes liés au débrayage et au blocage du site de Vitrolles sont évaluées à un million de francs. Pour Alain Monnier, P-dg de la Citaix, « cette crise est née de la difficulté à conjuguer les accords de novembre 1997, prévoyant une augmentation des salaires, et la réduction du temps de travail, prévue par la loi Aubry ». Dans le cadre des négociations annuelles obligatoires, entamées en juillet dernier, la direction avait présenté son projet d'harmoniser les conditions de rémunération entre les trois spécialisations et les différentes filiales. Opposition des salariés qui ne voulaient pas renoncer à leurs avantages acquis, la direction cherchant, elle, une alternative « pour joindre les deux bouts », entre la revalorisation des rémunérations au 1er octobre 1999 et les 35 heures. « Si les entreprises ne trouvent pas de solution, d'autres conflits vont éclater », prévient Alain Monnier.
A Sérézin (69), la direction et la quarantaine de grévistes de Mis Soraldis ne sont, eux, pas parvenus à s'entendre. « Il n'est pas question de négocier alors que nous sommes convoqués à une réunion du comité d'entreprise pour le licenciement de trois salariés protégés », explique Eric Mollet, délégué syndical CFDT. Une déclaration démentie par Bernard Murier. Selon le directeur régional de Mis Soraldis, « cette réunion, dont je ne connais pas encore l'ordre du jour, était prévue. En matière de sanctions, seuls trois chauffeurs font l'objet d'une mise à pied pour des fautes antérieures au conflit ». Le tribunal de grande instance de Lyon a été saisi une deuxième fois en référé par la direction le 24 septembre pour obtenir la libre circulation des véhicules. Il s'est prononcé en faveur de l'entreprise, sommant les grévistes de restituer les clefs des camions. « C'est à cette condition, et lorsque nous aurons reçu des revendications, que nous entamerons des discussions », déclare Bernard Murier. Ce que se refuse à croire la CFDT : « Le but de la direction est de laisser pourrir la situation. Elle n'a pas l'intention de négocier. »