Christiane Magallon et Pascal Masse, respectivement P-dg et directeur général de Dispam, un transporteur routier implanté dans le Vaucluse, ont été mis en examen, le 1er septembre dernier, dans le cadre d'une enquête portant sur la falsification de chronotachygraphes et l'établissement de fausses attestations de repos aux conducteurs routiers. Christiane Magallon a été écrouée pour faux et usage de faux, entrave à la fonction des contrôleurs et inspecteurs du travail et mise en danger d'autrui. Les mêmes chefs d'inculpation ont été retenus à l'encontre de Pascal Masse, laissé libre après une garde à vue.
« Les moyens employés par les autorités sont complètement disproportionnés par rapport aux faits », explique Nicole Magallon, membre du conseil d'administration de Dispam. « La fraude n'est absolument pas organisée dans notre entreprise. Aujourd'hui, nous n'avons pas assez d'éléments pour apprécier la décision du juge d'instruction d'Avignon puisque n'avons pas encore accès au dossier. Il semble que cette affaire dépasse le simple cadre de l'entreprise. Quelles sont les véritables motivations de la justice ? L'urgence est désormais de faire sortir au plus vite notre P-dg de prison. Après nous organiserons notre défense ».
Parmi les réactions, l'organisation professionnelle TLF s'étonne « du caractère disproportionné des moyens mis en oeuvre pour interpeller et incarcérer ces dirigeants, qui non seulement préjuge de leur culpabilité mais qui, au delà, jette un discrédit sur l'ensemble de la profession. » La CFDT Branche Route s'est, quant à elle, félicitée de cette mesure estimant « qu'il faut assainir la profession et en éradiquer la triche qui entraîne vers le bas les tarifs et les conditions sociales. »
Spécialisée dans le transport frigorifique, Dispam a réalisé en 1998 un chiffre d'affaires de 170 MF. Implantée au Pontet (84), à Rungis, à Boulogne-sur-mer et à Tallard (05), siège social de l'entreprise, le transporteur emploie 400 personnes dont 180 conducteurs routiers.