Cette opération serait le premier pas vers la création par Gefco d'un réseau européen de messagerie et de transport terrestre pesant à terme 7,8 milliards de francs de CA (1,2 milliard d'euros). Ce groupe résulterait en fait de la reprise progressive par la branche messagerie de Gefco de l'ensemble des activités terrestres européennes du groupe suisse. Celui-ci se concentrerait alors sur la commission de transport aérien et maritime en Europe et dans le monde, grâce à un réseau qui serait ouvert à Gefco. Ce dernier prévoit pour sa part de créer à Paris une filiale chargée de gérer ce futur réseau européen, regroupant les implantations "messagerie" de Gefco en France et désormais en Allemagne, celles de Kühne et Nagel en Scandinavie, Europe de l'Est, Autriche, Grèce, Luxembourg, Suisse et Turquie, ainsi que celles que partagent actuellement les deux groupes en Belgique, Italie, Pays-Bas, Portugal, Espagne et Grande-Bretagne. Ces dernières subsisteraient sous une nouvelle marque Gefco KN.
Il est probable que Gefco conservera à part de cette nouvelle société ses activités de logistique automobile, qui pèsent 55% d'un chiffre d'affaires consolidé de 9,7 milliards de francs en 1998. Aucun élément n'a été communiqué par Kühne et Nagel pour mesurer le poids de son activité messagerie européenne. Elle faisait jusque là partie d'une branche terrestre/logistique/ferroviaire représentant 40% d'un chiffre d'affaires annuel total de 20,4 milliards de francs en 1998.
A noter que l'annonce de cette alliance rompt d'une part avec la stratégie antérieure du groupe français, basée sur une prudente croissance interne européenne. D'autre part, elle met fin à un accord de partenariat liant jusque là les réseaux de messagerie de Kühne & Nagel et du Sernam.