50 000 immatriculations de véhicules de plus de 5 t. C'est ce que prévoit l'Observatoire du véhicule industriel pour l'exercice 1999. Sur les six premiers mois de l'année, elles se sont élevées à 28 841 unités, soit une progression de 15 % par rapport au premier semestre 1998. C'est au cours du premier trimestre que l'augmentation a été la plus forte, à +18,5 % par rapport au trois premiers mois de 1998. Cette tendance à la hausse est la conséquence des fortes commandes de la fin d'année 1998. Elle résulte également de la conjoncture économique favorable dont a bénéficié le pays. Selon les prévisions du Centre d'Observation Économique, le PIB devrait enregistrer une hausse de 2,4 % et la consommation des ménages une augmentation de 4,7 %. Toutefois, au cours du second semestre, le marché devrait se ralentir. Selon l'enquête UFB-Locabail menée en juin auprès des pme-pmi, les investissements devraient être plus modérés. En outre, le nombre d'immatriculations atteint au second semestre 1998 à 22 400 unités est très important. Et, même si les carnets de commandes des constructeurs enregistrent à fin juin des variations moyennes de + 5 %, le marché 1999 ne devrait guère dépasser 50 000 unités, soit 22 500 porteurs en hausse de 7 % et 27 500 tracteurs en hausse de 4 %. Il marquerait ainsi un rééquilibrage du ratio porteurs/tracteurs dû en partie à la reprise dans le secteur du bâtiment, évaluée à +5 % pour l'année. Certains constructeurs, plus optimistes, estiment l'année à 52 000 véhicules.
Hiérarchie respectée. Cette explosion du marché n'a pas bouleversé la hiérarchie des constructeurs. RVI reste le premier avec 37,5 % de pénétration devant Mercedes (16,2 %), Volvo (11,8 %) et Iveco (11,2 %). Toutefois, tous n'en profitent pas de la même manière. RVI n'a pas pleinement exploité le dynamisme du premier semestre. Avec 10 823 véhicules immatriculés à fin juin 1999, la marque au losange enregistre une progression en dessous de la moyenne à 7 %. Ses parts de marché sur le segment des véhicules de plus de 5 t passent à 37,5 % contre 39 % au premier semestre 1998. Ce recul s'explique par la stratégie commerciale choisie par le constructeur français visant à développer sa pénétration dans les autres pays européens. « Sur le marché des commandes estimé à 27 878 unités au premier semestre, nous en comptabilisons 10 882, soit 39 % de pénétration contre 37,1 % sur l'exercice 1998. Au premier semestre 1999, nous avons rencontré quelques difficultés de livraison dûes à l'approvisionnement des pays voisins. Mais, fin avril 1999, notre pénétration sur le marché européen des plus de 5 tonnes se chiffre à 11,5 %, contre 10,8 % en 1998 », explique Alain Besson, directeur commercial de Renault V.I. France. Autre point de satisfaction pour le constructeur français : la gamme intermédiaire. Dans cette catégorie de 5 t à 16 t, RVI enregistre une part de marché de 40 % avec le vieillissant Midliner, qui devrait être remplacé en 2000.
Le second constructeur à ne pas profiter de la conjoncture est Volvo. Avec 3 410 immatriculations à fin juin, le Suédois réalise une augmentation de seulement 3,4 % et accuse un recul de ses parts de marché à 11,8 % cette année contre 12,5 % au premier semestre 1998. « Nous sommes le premier importateur de tracteurs en France avec une pénétration de 16 %. Or, le secteur des porteurs a été le plus dynamique cette année. En 1998, le marché des véhicules industriels se partageait entre 57 % pour les tracteurs et 43 % pour les porteurs. Cette année, il s'est rééquilibré à 54 % pour les premiers et 46 % pour les seconds », explique Yves Besnard, directeur marketing de Volvo Trucks France. Toutefois, pour la fin de l'année le responsable commercial de Volvo reste optimiste. « Notre carnet de commande est excellent. Nous devrions retrouver notre niveau de pénétration, à 12,5 ou 13 %, sur un marché de 50 000 à 52 000 immatriculations ».
Lancement du Cursor 10 en septembre. Les autres constructeurs ont plus largement bénéficié de l'évolution du marché. Le premier est l'Italien Iveco. Avec un total de 3 242 véhicules immatriculés, il réalise une progression de plus de 31 %. Sa pénétration s'élève à 11,2 % contre 9,9 % à fin juin 1998 et à 11,1 % à fin décembre. Mais l'Italien ne compte pas en rester là. « Nous visons 11,8 % à 12 % pour la fin de l'année 1999 », avoue Daniel Louis, P-dg d'Iveco France. En 2000, Iveco France espère encore gagner un point de part de marché. « Le Cursor 10 sera lancé en septembre et livré à partir de fin octobre. Il ne gonflera guère les ventes de 1999. Mais le segment qu'il couvre (les 380 ch à 420 ch) représente 45 % du marché des plus de 5 t et près de 60 % de celui de plus de 16 t », soutient Daniel Louis.
En terme de progression des immatriculations, MAN arrive en seconde position. Avec 1 711 véhicules enregistrés à fin juin, il inscrit une hausse de 30 % pour s'emparer de 5,92 % du marché et espère porter ce taux à 6,09 % à la fin de l'année à 3 100 unités contre 2 510 à fin 1998. Scania a immatriculé 2 678 véhicules, soit une augmentation de 28,5 % et une pénétration de 9,3 %. En plus de 16 t, sa part de marché s'établit à 11,4 % contre 10,2 % à fin juin 1998. « Nous visons 12 % des 43 000 unités qui devraient être immatriculées en 1999 sur ce créneau », déclare Patrick Mosca, P-dg de Scania France.
Succès de l'Atego. Mercedes a immatriculé pour le premier semestre 1999, 4 681 véhicules, réalisant une progression de 24,6 % et une part de marché de 16,2 %. En outre le portefeuille du constructeur allemand au mois de juillet affiche 2 032 commandes contre 1 237 à juillet 1998, soit plus 64 %. Malgré des délais de livraison après carrossage de 4 à 5 mois, la pénétration des Atego prévue à 21 % pour 1999, s'établit à 23 % sur les six premiers mois. Dans le domaine des tracteurs, Mercedes accuse, en revanche, un léger recul. En 1998, sa part de marché était de 15,2 %. Pour 1999, les prévisions restent à 15,5 % alors que sur le premier semestre, la pénétration n'est que de 14 %. De son côté, Daf a immatriculé 2 062 véhicules réalisant une progression de 15 % et une part de marché de 7,2 %.
> L'Observatoire du véhicule industriel prévoit 50 000 immatriculations pour la fin de l'année 1999, soit une augmentation de 5 %. Certains constructeurs encore plus optimistes gonflent ce chiffre jusqu'à 52 000 unités.
> RVI enregistre un léger recul de ses parts de marché sur le segment des plus de 5 t à 39 % en 1998 contre 37,5 % au premier semestre 1999.
> Iveco réalise une progression de plus de 31 % de ses immatriculations. Avec un total de 3 242 véhicules immatriculés, il enregistre 11,2 % de parts de marché talonnant Volvo (11,8 %) à la troisième place. En septembre, il lancera le Cursor 10 et le livrera à partir le mois d'octobre.