Deux nouveaux syndicats tournés vers les sous-traitants des métiers du petit colis et de l'express ont vu le jour. A Toulouse, Thierry Charue a relancé une organisation créée en 1995, alors qu'il était sous-traitant d'Extand. Le Syndicat National des Transports Légers et Messageries Express (SNTLME) propose un programme à deux options. La première comprend des revendications liées à la rémunération des sous-traitants (tarification nationale minimum obligatoire), la formation à la gestion d'entreprises, l'obligation des chronotachygraphes dans les véhicules, et la ratification d'une charte de bonne conduite entre commissionnaires de transports et louageurs qui porterait sur la suppression de tout lien de subordination entre les premiers et les seconds. La deuxième option, nettement plus dure, interviendrait dans le cas d'un échec des négociations sur le premier programme. Elle revendique la suppression pure et simple de l'activité de commissionnaire de transport et assimilé ainsi que la requalification des relations contractuelles entre sous-traitants et donneurs d'ordres en contrats de travail salariés à durée indéterminée. Thierry Charue se dit « prêt à rencontrer toutes les bonnes volontés qui existent chez les chargeurs, pour tenter de faire avancer de façon positive une profession qui a tendance à se paupériser » . Le responsable du SNTLME est l'une des six parties civiles dans la procédure pour travail illégal menée à Toulouse contre Christian Mercier, président du directoire d'Extand.
A Aix-en-Provence, Patrice Affergan (L'OT 2024), après une adhésion au SAPMEF de Guy Fontana, a préféré se diriger vers une démarche de reconnaissance de la sous-traitance. Avec l'Union des Professionnels Partenaires du Transport de Fret (UPPTEF), il crée une association qui a pour vocation la défense des intérêts des patrons et artisans patrons, et la formation patronale. Plus précisément, il souhaite que louageurs et sous-traitants « passent du petit boulot au métier. Un métier à créer pour négocier, dans une pratique et un discours d'entrepreneurs, avec les donneurs d'ordres. Il faut d'abord analyser l'ensemble de nos conditions de travail, faire un état des lieux, former les gens à la gestion, et ouvrir des négociations avec les grandes enseignes. Une vraie représentation de la sous-traitance en tant que métier s'impose ». Patrice Affergan refuse de céder à la tentation de la requalification de tous les contrats de travail en contrats salariés : « Nous sommes des artisans ; à nous d'avoir un vrai comportement d'artisans, en nous donnant les moyens d'être représentatifs. » Les deux organisations n'excluent pas des contacts entre leurs structures.