Quéré, Médina, Cornevin, Sodimaine, Capelle... La liste s'allonge. Au total, une vingtaine d'entreprises de transport routier ont signé, avec leurs représentants syndicaux, des accords sur la réduction du temps de travail pour leurs salariés sédentaires et roulants. Hormis les DHL, Chronopost ou Extand, la plupart sont des pme indépendantes employant entre 20 et 200 salariés. Elles exercent leurs activités dans des secteurs aussi variés que le frigorifique, le transport exceptionnel ou la messagerie. A la plus grande surprise d'une administration dubitative, ces transporteurs ont entrepris ce vaste chantier au risque d'ébranler la paix sociale de leur entreprise. Ils ont su dominer les lourdes répercussions de la RTT sur leur propre organisation. Sans compter un coût que ne compenseront ni les aides de l'État, ni une improbable hausse des prix de transport.
Si le mouvement n'est pas encore significatif sur le terrain, entreprises et syndicats parviennent finalement à redécouvrir le dialogue social en montrant l'exemple à leurs représentants. Ceux-ci s'enlisent depuis des mois dans des négociations stériles. Le dossier RTT sédentaires est renvoyé en octobre tandis que le volet consacré au personnel roulant n'a pas encore été discuté.
Les organisations professionnelles avancent la complexité d'un accord de branche dans un secteur aussi dispersé que le transport routier. Quant aux centrales syndicales, elles font montre d'une inébranlable force d'inertie. Se réfugiant derrière le droit syndical ou les inconnues de la deuxième loi Aubry, elles freinent des quatre fers. Et rejettent la plupart des avancées patronales. Au bout du compte, reste la question essentielle : un accord de branche est-il vraiment indispensable ?