Tel est le constat dressé par l'Association française du transport routier de matières dangereuses (ATMD) à l'occasion de son assemblée générale, qui s'est tenue le 10 juin à Paris.
L'augmentation des charges liée à l'accroissement des coûts salariaux, à l'acquisition de matériels et aux obligations de formation (3 % à 4 % de la masse salariale des entreprises) pénalisent très durement les transporteurs routiers, constate l'ATMD. Dans le même temps, souligne l'organisation professionnelle, le marché « exerce une pression de plus en plus forte sur les prix de vente de prestations qui sont soumis à la multiplication des appels d'offre français et européens ».
Convié à clôturer les débats, Philippe Trépant, président de l'Union française des industries pétrolières, a enfoncé le clou. Évoquant le programme Auto-Oil et l'assainissement dans le secteur du raffinage, celui-ci a indiqué que la pression du marché sur les prestataires de service s'accentuera. Plus rassurant, « la fermeture des raffineries entraînera également un rallongement des distances pour la distribution des produits pétroliers sans que les chargeurs aient besoin de recourir à un transfert modal ».
Par ailleurs, l'ATMD n'a pas manqué d'évoquer les conséquences de la catastrophe du Mont-Blanc. Son président, Alain Monnier, a dénoncé « les informations erronées » tendant à faire porter le chapeau aux transporteurs, « alors que les matières dangereuses n'étaient en aucune façon concernées ». Tout en rappelant que l'essentiel du transport de matières dangereuses ne pouvait se faire que par la route, le P-dg de Citaix a rendu hommage au ministère des Transports qui a su « faire preuve de sang froid en empêchant que les véhicules concernés ne soient astreints à monter et à descendre des cols au mépris de la sécurité. » Il est vrai que les transporteurs routiers sont désormais escortés sous le Fréjus et indésirables dans le tunnel vosgien de Sainte-Marie-aux-Mines.