Groupeco traite chaque année environ cinq dossiers contentieux de taille. Conséquence de ce faible volume d'affaires, la gestion quotidienne des questions juridique est assurée principalement en interne. « Une entreprise de 80 salariés n'a pas besoin d'un juriste à temps complet», souligne Alain Coudert, directeur financier et administratif. «De plus, le recrutement d'un profil Bac +5 serait extrêmement coûteux. Les notions de droit me sont familières à la fois par ma formation et mon expérience. J'occupe donc, de fait, le poste de responsable juridique ». Toutefois, l'entreprise de groupage travaille en collaboration avec plusieurs cabinets d'avocats. L'un d'entre eux gère exclusivement le secrétariat juridique de la société, c'est-à-dire la rédaction de procès verbaux du conseil d'administration ou encore le règlement des questions fiscales. Parallèlement, Groupeco fait appel à des cabinets aux compétences plus spécialisées. Tous les autres dossiers sont préparés personnellement par Alain Coudert ou des membres de son équipe. « Nous nous informons régulièrement; les publications Lamy et Lefèvre (???) restent en permanence à portée de main. » Et, lorsqu'un problème vraiment spécifique survient, le directeur financier de Groupeco se renseigne auprès d'un spécialiste.
Récemment, Alain Coudert a monté un plan de participation des salariés aux bénéfices de l'entreprise. Au terme de deux semaines d'étude, il a présenté son projet à un avocat spécialisé qui a vérifié le montage et avalisé le projet. Coût de l'opération : entre 10 000 F et 15 000 F. « Faire appel à des spécialistes signifie à la fois être sûr du résultat et accepter d'en payer le prix. » Ce choix stratégique a été déterminé selon des contraintes budgétaires. Alain Coudert prépare lui-même ses dossiers, car «lorsque que je fais appel à un avocat, le compteur se met à tourner dès que je décroche le téléphone». «Un compteur qui tourne vite », observe-t-il. Dans le même esprit, il a également recours aux services juridiques de son organisation professionnelle, en l'occurrence TLF, et de l'AFT pour les questions de formation.
Des juristes prestataires de service. En termes de volume, les dossiers commerciaux occupent la plus grande place sur son bureau. « Le litige classique reste l'avarie de transport. Sur ces questions nous réagissons rapidement. La négociation immédiate nous évite d'entamer des procédures longues et coûteuses. » Malgré tout, le contentieux reste toujours envisageable. Dans ce cas, l'avocat devient indispensable pour Groupeco. Alain Coudert considère les juristes comme des prestataires de services, ce qui ne va pas sans froisser quelques robes. Ainsi, il estime nécessaire de garder un certain contrôle sur l'ensemble des dossiers juridiques de l'entreprise. « Les avocats, qui ont intérêt à faire durer les procédures, n'ont pas d'obligations de résultat », regrette Alain Coudert. « Je prépare donc les dossiers en amont et, en cas de contentieux, j'assiste aux audiences et je précise (????) les conclusions de l'avocat plaidant. Inutile de préciser que cette attitude n'est pas toujours appréciée ! » Si le directeur administratif de Groupeco ne laisse pas le champ libre aux membres du barreau, il fait néanmoins systématiquement appel à eux pour toutes les procédures judiciaires. « J'estime absolument nécessaire qu'un avocat suive nos affaires devant le tribunal de commerce ou devant les Prud'hommes. En effet, la plupart du temps, ces procédures vont en appel où la représentation devient obligatoire. Si l'avocat a suivi l'affaire depuis le début, nous avons plus de chance de la gagner. » Même à ce stade, le directeur administratif ne s'en remet pas entièrement à l'homme de loi car «pour avoir gain de cause, il faut montrer de la hargne et préserver à tout prix les intérêts de l'entreprise. Seul un membre de Groupeco peut réellement défendre notre point de vue. » Conscient des limites de ses compétences, Alain Coudert garde l'oeil ouvert en permanence.